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Intervention de Michel Mercier

Réunion du 22 juin 2009 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Michel Mercier :

Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, le groupe de l'Union centriste ne regrette pas le vote qu'il a majoritairement émis en juillet dernier pour permettre la réforme de la Constitution et faire en sorte que le Président de la République ait pu venir, aujourd'hui, devant les députés et les sénateurs expliquer sa vision de la France, exprimer son envie de mener une politique claire de réformes pour notre pays, afin que nous puissions nous préparer, dans la crise, à des lendemains meilleurs.

Il a fallu, c'est vrai, un peu de courage, il y a un an, pour voter cette réforme. Ce n'était pas évident. C'était difficile. Ce qui paraît aujourd'hui normal a été quelque part considéré comme anormal.

Que nous puissions vivre dans une démocratie, où l'on peut se parler, où le Président de la République peut s'adresser aux Françaises et aux Français à travers les parlementaires est le signe d'une démocratie acceptée, vécue, dans laquelle, même si nous ne sommes naturellement pas tous d'accord, nous pouvons tous nous parler et construire.

La réforme de l'an dernier n'était pas mince. C'était une réforme fondamentale. Nous le voyons, jour après jour. Nous venons, aujourd'hui, de franchir une étape importante.

Nous devons naturellement placer toutes les perspectives de notre pays au regard de la grave crise économique que nous connaissons. Il semble aux sénatrices et sénateurs du groupe de l'Union centriste que deux exigences apparaissent chez nos concitoyens face à cette crise économique.

Premièrement, une exigence de protection, que nous attendons à la fois de l'Europe et de l'État.

Nous attendons toutes et tous – c'est une des leçons que nous pouvons tirer de l'élection des députés européens –que l'Europe soit forte, puissante et qu'elle nous protège. Nous souhaitons qu'elle ne soit pas ouverte à tous les vents, mais qu'elle soit pour les Européennes et les Européens le moyen essentiel de faire face aux défis du monde.

Les Français attendent aussi de l'État qu'il soit un véritable régulateur. Nous l'avons vu, ces jours derniers, avec les producteurs laitiers. Nous ne pouvons pas aujourd'hui laisser faire le marché seul. Il faut que le politique, l'État prenne sa part dans la régulation nécessaire. (Applaudissements.) Il n'y a pas de « vivre ensemble » si les règles n'ont pas été clairement acceptées. (Applaudissements.) C'est ce que nous disent très naturellement les Français, lorsque nous allons, les uns et les autres, au-devant d'eux.

Deuxièmement, l'exigence de protection se double d'une exigence de justice – de justice sociale, de justice fiscale. Il faudra naturellement faire beaucoup de sacrifices. Les difficultés économiques sont présentes. Nous savons tous que la rentrée sera particulièrement difficile. Rien ne sera donné. Un certain nombre de choses pourront être acceptées, si les efforts sont répartis avec justice et équité entre tous les Françaises et les Français. Notre groupe est particulièrement attaché à cette idée de justice.

Beaucoup de choses, c'est vrai, devront être changées. M. le Président de la République a souhaité que le lien entre le salarié et l'entreprise ne soit pas rompu, même lorsqu'il y existe de grandes difficultés. Il faut trouver des systèmes de formation, des systèmes permettant d'attendre le retour des commandes et de l'emploi. Cette politique nouvelle reçoit l'entier soutien du groupe de l'Union centriste.

La crise économique existe. Mais, comme l'a dit M. Sauvadet il y a quelques instants, ce n'est pas parce que nous sommes dans les difficultés que nous devons nous arrêter, attendre que les choses se passent, sans savoir comment elles se passeront pour nous. Nous devons être capables de montrer que les politiques, dans leur ensemble, peuvent réagir et préparer l'avenir.

Nous pensons qu'il faut préparer une France unie dans la diversité. La réforme de l'architecture locale retient peut-être plus particulièrement l'attention des sénateurs. Notre groupe est convaincu qu'il s'agit de la fin du jardin à la française, où tout le territoire est organisé de la même manière. Cela a donné de bons résultats, mais cela a vécu. Nous devons être capables d'imaginer les moyens les plus efficaces d'organisation démocratique pour nos concitoyens sur un territoire donné.

Notre groupe est favorable à la création de grandes métropoles. Notre pays a besoin de grandes métropoles, capables de dialoguer avec des métropoles de même taille en France, en Europe et dans le monde. Il ne faut pas avoir peur de ces métropoles. Elles doivent être réalisées démocratiquement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui des communautés urbaines ou autres. Les citoyens sont trop loin de ceux et celles qui prennent les décisions. Si ces métropoles doivent avoir une plénitude de compétences – celles du département notamment – et même si je peux à titre personnel le regretter, je sais que c'est la condition nécessaire pour bâtir un système nouveau et efficace pour l'avenir. Aussi y suis-je prêt. (Applaudissements.)

Faut-il rapprocher la région et le département ? On peut en discuter à perte de vue. Mais quelque chose doit retenir notre attention : nos concitoyens y sont prêts. (Applaudissements.) Il ne s'agit pas simplement d'une question de spécialistes et d'élus. (Applaudissements.) La réforme des collectivités locales doit d'abord permettre à nos concitoyens de comprendre, de savoir qui fait quoi, comment cela se pratique, qui prend les décisions.

Il faut que tous les conseillers territoriaux siègent dans les deux instances : l'organisation départementale et l'organisation territoriale. (Applaudissements.)

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