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Intervention de Patrick Lebreton

Réunion du 11 février 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Lebreton :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, beaucoup d'entre nous, impliqués au plus près de leurs territoires, dans leurs hôpitaux, voient depuis des années l'hôpital public souffrir et s'éteindre peu à peu. Malheureusement, il ne nous semble pas que ce texte de loi nous propose de réelles solutions pour sauver notre système de soins de qualité.

On pourra bientôt nous reprocher d'ouvrir des cliniques privées dans nos circonscriptions, de laisser ces dernières prendre le pas sur le service public auquel nous tenons, mais nous laissez-vous vraiment le choix ? Devrions-nous, là ou l'État s'efface, laisser le désert médical s'installer ?

Ce projet de loi ne nous paraît pourtant pas à la hauteur des enjeux : financement inexistant, démantèlement organisé du service public au profit du privé, « préfectoralisation » de la santé, et un volet « prévention et santé publique » réduit à la portion congrue.

Si nous ne sommes pas opposés à la création des agences régionales de santé, nous sommes pourtant en désaccord avec cette logique de centralisation autour du préfet. Il s'agit d'une réforme organisationnelle dans le secteur sanitaire, hospitalier et ambulatoire qui ne va qu'accentuer les dérives constatées ces dernières années et rendre un peu plus inéluctable l'avènement d'une médecine à deux vitesses.

Je m'interroge sur les réelles ambitions de ce projet, tout comme les professionnels de la santé, du paramédical et du médico-social. Les hôpitaux de proximité, placés sous la coupe des agences régionales de santé et des communautés hospitalières de territoire, deviendront-ils tous des unités de gériatrie, comme dans ma circonscription du sud de La Réunion ?

L'hôpital public reste et devrait toujours rester le recours en matière de santé pour les plus démunis. Croyez-vous vraiment, madame la ministre, que les cliniques privées chargées de missions saucissonnées de service public accueilleront naturellement les plus précaires, les bénéficiaires de la CMU ? Laisserons-nous le service public s'éparpiller et être choisi à la pièce, en fonction de sa seule rentabilité ?

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