Ajoutons la féminisation accrue de la profession et le vieillissement du corps médical ; tout cela se conjugue pour déstabiliser l'offre de soins. Ce n'est pas tant le nombre total de médecins sur le territoire national qui pose problème que leur répartition spatiale et catégorielle : la profession de médecin généraliste est menacée et peine à se renouveler.
Alors, oui, il faut tout mettre en oeuvre pour assurer les voies et les moyens de redonner aux jeunes générations l'envie d'exercer la médecine générale. Moderniser, privilégier les mesures qui visent à valoriser et améliorer l'exercice de cette profession : c'est votre ambition ; c'est également la nôtre.
Or l'installation de médecins généralistes dans certaines zones pose problème. Beaucoup de voix s'élèvent pour demander des mesures autres qu'incitatives, voire pour envisager un conventionnement encadré ou sélectif. Je les entends ; mais je suis sûr qu'il s'agit d'une erreur à la fois stratégique et politique.
Chacun sait qu'on n'obligera jamais personne à aller là où il ne veut pas aller. L'exemple allemand est édifiant, puisque nos voisins ont envisagé, puis abandonné une telle solution. Les candidats à l'exercice libéral en milieu rural se raréfieront ; ils choisiront d'autres voies et nous aurons l'effet inverse de celui que nous recherchons.
Que faut-il alors proposer ? Je crois que toutes les mesures incitatives n'ont pas été expérimentées, car elles sont souvent méconnues ou peu accompagnées.
Il faut, comme nous l'avons fait au sein du groupe d'études des professions de santé, à l'Assemblée, écouter les jeunes. Ils seront demain les professionnels de santé, et leurs propositions ne sont pas dénuées de bon sens.
Ils proposent une politique incitative importante. J'espère que certains de nos amendements seront repris ; je ne peux tous les rappeler ici car ils sont nombreux, mais je voudrais néanmoins citer les bourses aux étudiants en échange d'une installation dans les zones fragiles et le poste d'internat de médecine générale. Nous y reviendrons lors du débat.
En tant qu'ex-ministre…