Monsieur le ministre, le projet de loi sur les revenus du travail est en navette entre l'Assemblée et le Sénat. Une de ses dispositions prévoit que le SMIC ne serait plus actualisé, ou revalorisé, si possible – on sait ce que le Gouvernement pense et ce qu'il fait –, au 1er juillet, mais au 1er janvier de l'année.
Des arguments ont été avancés par le Gouvernement selon lesquels il valait mieux que ce soit fait au 1er janvier. On entend maintenant une argumentation rigoureusement inverse pour passer du 1er janvier au 1er avril, puisqu'on connaîtrait les données qui permettraient de faire une actualisation plus fondée.
Ce chassé-croisé est intéressant. Mais je crois qu'il serait bon que nous puissions y voir plus clair sur la démarche intellectuelle qui a abouti en sens contraire dans un cas et dans l'autre. Il serait bon que le Gouvernement prenne des précautions pour que nos concitoyens y voient clair. Ces mouvements de dates d'actualisation déplacées en amont, puis en aval, puis en amont sont une belle occasion de jouer au bonneteau et d'expliquer aux gens qu'ils y gagnent alors qu'en réalité leur pouvoir d'achat baisse.