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Intervention de Michel Issindou

Réunion du 18 décembre 2007 à 21h30
Pouvoir d'achat — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

Bref, vous n'en loupez pas une ! Alors, fort justement, la France gronde et grogne. Le Président Sarkozy, Président du pouvoir d'achat, s'inquiète et, dans sa précipitation habituelle, propose les mesures que nous examinons ce soir.

Ces mesures ne lui coûtent d'ailleurs pas grand-chose, pas un centime, et pour cause, il le dit lui-même : les caisses sont vides, notamment à cause des 15 milliards d'euros qu'a coûtés la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat. De manière habile, M. Sarkozy renvoie donc les acteurs à la négociation ou, plus sûrement, à la confrontation. Ainsi celle à venir entre employeurs et employés, à propos des RTT et de la participation : ce ne sera pas simple. Confrontation aussi entre propriétaires et locataires, au sujet des loyers et des cautions : ils trouveront bien des moyens détournés pour contourner les blocages prévisibles. Confrontation enfin entre commerçants et consommateurs à cause de la libéralisation de la concurrence. Nous pouvons vous remercier au passage, au nom du petit commerce, pour l'ouverture des magasins le dimanche : drôle de société en perspective !

On le pressent : tout cela n'aura qu'un impact limité. Les négociations sur les RTT et la participation seront difficiles et les employeurs auront finalement le dernier mot. Surtout, on ne touchera pas tout le monde. Beaucoup de salariés ne verront rien venir. Et quid des CDD, des travailleurs à temps partiel, celui non choisi en particulier ? Quid des chômeurs ? Quid des retraités – véritable scandale du moment – dont le niveau de vie, pour les plus modestes, est véritablement indécent ? On peut s'attendre au pire avec ces mesures provisoires destinées à donner l'impression qu'on s'occupe de ces catégories, mais qui, en raison de leur inefficacité programmée, vont replonger le pays dans la grogne dès le printemps.

Il aurait fallu conserver les 15 milliards pour d'autres mesures plus redistributrices et plus justes. Le parti socialiste en propose – mais oui ! –, simples à mettre en oeuvre et avec effet immédiat, mais vous ne les entendez pas. On peut citer la majoration de la prime pour l'emploi de 50 %, qui serait efficace immédiatement ; la réintroduction de la TIPP flottante ;…

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