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Intervention de Martine Billard

Réunion du 31 octobre 2008 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 — Article 51

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

Cet article correspond à l'engagement du candidat Sarkozy d'augmenter de 25 % le minimum vieillesse sur les quatre ans à venir. Nous verrons si l'engagement est effectivement tenu. Toutefois, un problème se pose dès le départ, à savoir que Nicolas Sarkozy s'est engagé à augmenter uniquement les allocations versées aux personnes seules. Un couple éligible au minimum vieillesse n'aura-t-il pas droit à cette revalorisation ? Si c'était le cas, nous verrions pour la première fois dans notre pays une politique favoriser les personnes seules au détriment des couples. De la part de votre majorité, ce serait un peu étonnant, dans la mesure où je croyais que vous étiez les promoteurs de la famille. Le seul aspect positif d'une telle revalorisation serait qu'elle profiterait beaucoup aux femmes, les femmes retraitées isolées étant bien plus nombreuses que les hommes. Mais elle ne se justifie tout de même pas.

J'ajoute que, si la réfaction actuelle du minimum vieillesse n'est que de 20 % et donc inférieure à ce qu'elle est pour d'autres prestations sociales, comme le RMI ou les pensions de réversion, il vaudrait mieux aligner vers le haut que vers le bas.

Le minimum vieillesse individuel était, au 31 décembre 2007, de 621,27 euros par mois. L'augmentation du 1er septembre 2008 l'a portée à 648,43 euros. Avec une telle somme, il n'est pas possible, aujourd'hui, de vivre dans de nombreux endroits, notamment si vous êtes locataire en ville.

L'article 52 porte quant à lui sur la réversion. Comme de nombreux collègues, sur tous les bancs, je suis un peu gênée que la majoration de la pension de réversion s'accompagne du rétablissement de la condition d'âge. Dans la mesure où ce rétablissement va de pair avec l'extinction de l'assurance veuvage par la loi précédente, certaines femmes devenant veuves à un âge qui leur permet difficilement de rebondir sur le marché du travail, c'est-à-dire autour de quarante-cinq ou cinquante ans, se retrouveront dans des situations particulièrement difficiles.

Je reviendrai sur la situation des femmes à l'article 55. En réalité, ces articles sur la retraite mettent tous en exergue la situation difficile des femmes.

À ceux qui disent que ce n'est pas aux retraites de régler les inégalités accumulées tout au long de la carrière professionnelle, je rappelle que, malheureusement, pendant ladite carrière, rien n'est proposé aux femmes pour leur permettre de réduire ces inégalités. Arrivées à la retraite, elles en sont de nouveau victimes, et plus encore que les hommes. Finalement, pour une partie de la population féminine – je n'ai pas dit que toutes les femmes étaient concernées –, la vie n'est pas drôle. Au XXIe siècle, dans un des pays les plus riches de la planète, on aurait pu espérer progresser dans la réduction de ces inégalités flagrantes.

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