Vous savez parfaitement que le moment choisi pour mettre en oeuvre certaines dispositions de la Constitution et du règlement n'est pas anodin. La modification de l'ordre du jour par la conférence des présidents, afin d'ouvrir des séances qui n'étaient pas prévues initialement, peut ne répondre qu'à une nécessité de travail, mais elle peut aussi, comme c'est le cas aujourd'hui, n'être qu'une tentative pour faire pression, une tentative de coup de force contre l'opposition. Nous ne sommes pas choqués quand vous parlez d'obstruction ; nous assumons même parfois le terme et la démarche qui nous conduit à bloquer le débat. Alors ne soyez donc pas choqués quand nous parlons de votre coup de force !
À dix-sept heures, monsieur le secrétaire d'État, vous avez quitté l'hémicycle pour rejoindre la conférence des présidents. Vous souhaitiez montrer à l'opposition la fermeté de votre volonté, et revenir parmi nous, non pas pour apaiser le débat, mais plutôt pour le précipiter.
La modification de l'ordre du jour nous apporte au moins un élément positif, puisque les séances de samedi seront retransmises en direct à la télévision. Cela aidera les députés de l'opposition et ceux de la majorité à se mobiliser pour montrer aux Français ce que vous voulez faire du Parlement. Vivement samedi matin, que nous puissions débattre de votre réforme, en direct, devant l'opinion publique !