Et que l'on ne vienne pas nous dire qu'il s'agit d'une mesure en faveur des salariés et de la création d'emplois : cela n'a rien à voir, même s'il est incontestable qu'elle a permis de blanchir du travail au noir.
Il faudrait que Frédéric Lefebvre nous dise – puisque dans vos milieux vous vous appelez par vos prénoms (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) – si Benjamin – de Rothschild, pour ceux qui ne lui sont pas familiers –, ou Ginette – Moulin – ou Pierre – Fabre – ou bien Yves – Rocher – ou encore Patrick – Ricard – sont venus, avec leurs familles, le voir dans sa permanence pour lui dire : « On n'y arrive plus ! Il faut nous aider ! N'aidons-nous pas déjà beaucoup l'économie nationale en achetant du foie gras, du caviar ? » (Sourires.)
La vérité que vous n'osez pas avouer, c'est que ce dispositif permet en outre à ceux qui se trouvent dans les situations presque immorales que décrivait M. de Courson, c'est-à-dire à des personnes qui ne sont même pas mariées, qui vivent en concubinage (« Oh ! » sur les bancs du groupe SRC), qui n'appartiennent pas au même foyer fiscal, d'avoir deux domestiques – et payés par qui ? (Interruptions sur les bancs du groupe UMP.) Payés, via la TVA, par les chômeurs, les allocataires du RMI, les petits retraités… (Même mouvement.) En d'autres termes, vous plumez les pauvres pour donner de l'argent aux nantis !
Au moment où vous dites vous-mêmes qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses, il faut tout de même un sacré culot pour, non seulement proposer une « indexation » – je reprends là le vocable choisi de Frédéric Lefebvre –, mais pour simplement maintenir ce privilège. Didier Migaud a évoqué Gilbert Gantier, alors assis là-haut, sur son banc, et je me rappelle la confrontation que nous avions eue à propos de ces gratifications accordées aux archiduchesses décaties du 16e arrondissement… (Rires.)