J'interviendrai contre l'amendement de M. de Courson, car ce qu'il a dit de la cherté de la vie dans les DOM-TOM ne correspond pas à la réalité.
Mon cher collègue, il y a bien un surcoût de la vie outre-mer, qui est d'ailleurs inégal selon les territoires, de même que le sont les compensations accordées par l'État, ce qui est un facteur de rupture de l'égalité et d'injustice.
Le véritable problème, duquel notre collègue ne dit mot, est celui de la formation des prix. Réduire ces avantages fiscaux ne supprimerait pas la cherté de la vie, qui tient à des raisons objectives. La première est liée à l'éloignement ; encore pourrions-nous donner la possibilité à nos compatriotes des Antilles, par exemple, de se ravitailler dans les îles environnantes, alors que ce commerce est actuellement découragé et que nous leur imposons de s'approvisionner en métropole, avec des frais de mer exorbitants. Le fond de l'affaire, cependant, c'est que des monopoles de la distribution contrôlent les circuits et maintiennent des prix artificiellement élevés. Or de cela vous ne parlez pas !
Si nous nous attaquons à ce problème de la formation des prix, nous réduirons le coût de l'approvisionnement des populations à l'outre-mer. Cet avantage nouveau en termes de pouvoir d'achat bénéficierait pour le coup à tout le monde, aux fonctionnaires aussi bien qu'aux salariés du privé. Certes, il faut aller vers des règles plus égales entre la métropole et les DOM, mais à condition que cela ne se traduise pas par une réduction du pouvoir d'achat ! L'amendement de notre collègue de Courson, pas plus que les mesures du Gouvernement qui, notamment dans le Pacifique, ne s'attaquent pas aux voleurs, mais aux petites gens, n'apportent aucune solution, comme le savent ceux de nos collègues qui représentent ces territoires.