Je me souviens que, lors de l'examen du projet de loi constitutionnelle sur le traité de Maastricht, le président du groupe RPR était venu me dire qu'il n'était pas en mesure d'organiser le débat en raison des dissensions qui existaient alors dans son groupe. En tant que président de l'Assemblée, j'avais dû m'opposer assez durement au Président de la République et au gouvernement de l'époque et leur expliquer que si le groupe d'opposition avait besoin du double ou du triple de temps de parole, il l'aurait, pour la raison simple que, par-delà les textes, la Constitution, les règlements, il n'y aurait personne, sinon, pour présider l'Assemblée nationale. Et la réponse ne s'est pas fait attendre puisqu'une demi-heure plus tard le feu vert était donné.
Il faut donc savoir, au-delà des arguments juridiques, regarder les réalités politiques.
C'est vrai, l'opposition pratique parfois l'obstruction – n'ayons pas peur du mot – parce que c'est la seule arme dont elle dispose dans le régime de la Ve République, c'est son seul moyen de combat quand ses électeurs lui demandent de se battre pour ne pas laisser passer telle réforme. Certes, monsieur Copé, elle prend parfois des formes ridicules, mais vous savez que derrière ce formalisme ridicule se cache une réalité politique qui, elle, ne l'est pas.
Monsieur le président, ce soir, M. Ayrault vous a fait des propositions d'ouverture dont l'accueil s'est soldé par une sorte de caricature, le président de séance qui vous précédait ayant mis un terme à la discussion de façon très abrupte. Ne venez donc pas nous dire maintenant qu'on aurait pu avoir une discussion intéressante. Vous n'avez pas saisi l'occasion qui vous a été donnée tout à l'heure.
En tout cas, comme l'a dit le président de notre groupe, cela ne peut plus durer. Si l'on pense que, dans ce pays, il faut un chef qui décide de tout pour la France, y compris à la place du Premier ministre et des ministres,...