Plus personne ne nie aujourd'hui l'importance de l'audiovisuel dans la vie politique. Mais ce n'était pas le cas dans l'Antiquité grecque et je vais vous expliquer pourquoi.
Nous avons devant nous cette magnifique tapisserie des Gobelins qui évoque l'école d'Athènes autour de ses deux personnages principaux : Platon, le philosophe de la transcendance, dont le doigt est dressé vers le ciel, et Aristote, le philosophe de l'immanence, dont le doigt est tourné vers la terre. Tous deux ont été reconnus, à la Renaissance, comme les fondateurs de la philosophie occidentale. C'est la raison pour laquelle Raphaël a peint ce tableau entre 1508 et 1511.
Si j'évoque ce tableau qui préside à nos débats et qui inspire le président de séance avant d'entrer dans l'hémicycle, puisqu'une copie de ce tableau se trouve dans le cabinet du départ, c'est parce que cette période – le IVe siècle avant Jésus-Christ – est celle où la politique apparaît. Dans ses dialogues, Platon évoque notamment Protagoras dont l'enseignement consiste à rendre les hommes habiles à parler, ce qui constitue la nature même de l'activité politique qui repose alors sur la parole.