Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame la secrétaire d'État, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, tout d'abord, je rappelle à M. Poignant que nous n'en sommes pas encore au vote final, et qu'il ne s'agit que d'une motion de procédure. Il a évoqué une injonction de la part d'une personnalité qui n'est pas parlementaire, mais il n'y a pas de mandat impératif dans cet hémicycle – sauf peut-être un mandat impératif du Président de la République en ce qui concerne nos collègues de l'UMP. En tout cas, nous, nous conservons notre libre arbitre en matière de choix et de vote.
Grenelle 1, Grenelle 2, Grenelle 3, la loi de finances : monsieur le ministre d'État, vous avancez pas à pas. Cela a été votre choix alors qu'il y a, chacun en convient, urgence à agir. Certains disent que c'est mieux que rien. Mais d'autres considèrent que ce n'est pas la bonne méthode, et que l'engagement, découpé en tranches, peut apparaître comme un marché de dupes. Soyons très clairs : oui, nous approuvons la démarche d'un diagnostic partagé pour faire bouger les consciences et pour infléchir la courbe des certitudes sur la lutte contre l'effet de serre – je ne citerai pas Claude Allègre, sinon cela nous ferait mal à tous. (Rires sur divers bancs.) Oui, nous approuvons la démarche concertée, élargie, coproductrice de pratiques nouvelles et de solutions innovantes. Oui, nous approuvons l'idée du compromis du possible, car il serait présomptueux de notre part de donner des leçons au prétexte que d'autres compromis seraient, eux aussi, accessibles. Oui, nous sommes pour le volontarisme en matière d'économies d'énergie.
Alors, me direz-vous : « Pourquoi déposez une exception d'irrecevabilité ? » (« Eh oui, pourquoi ? » sur les bancs du groupe UMP.) Je sentais que vous alliez me poser la question ! (Sourires.) Pour tout vous dire, mes chers collègues, nous nous la sommes sérieusement posés avant de prendre notre décision. (Rires sur les bancs du groupe UMP.)