Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, monsieur le secrétaire d'État, messieurs les rapporteurs, le monde change, et il nous faut anticiper ce changement, voire le provoquer. C'est un pari exceptionnel et courageux.
Monsieur le ministre, vous avez engagé le processus qui permettra de tenir ce pari. Cela n'avait rien d'évident, même si l'on peut aujourd'hui être très satisfait de la manière dont les choses se sont déroulées. Je tenais donc à vous rendre ici publiquement hommage pour avoir pris ce risque énorme d'engager un vrai débat de société, et pour l'avoir engagé sur un mode consensuel. C'est l'avenir de notre territoire mais aussi de notre planète qui est en cause, et il ne peut souffrir de vaines et médiocres querelles politiciennes.
Le Président de la République a pris des engagements ; vous les tenez aujourd'hui. Nous entrons dans la phase parlementaire du processus. La commission des affaires économiques, quant à elle, a fait son travail avec une conscience et un sérieux jusqu'ici rarement égalés.
Car douze séances, cinq tables rondes, plusieurs auditions de vous-même, monsieur le ministre d'État, de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, de M. Dominique Bussereau, de M. Falco, secrétaires d'État, c'est considérable !
Nous avions d'ailleurs, dès septembre 2007, imaginé un comité de suivi du Grenelle ; je l'ai voulu ; je vous remercie de l'avoir accepté – ce n'était pas une évidence ! Dans ce cadre, une trentaine de réunions se sont tenues.
Ce travail s'est déroulé dans une ambiance de consensus avec l'opposition, à laquelle je tiens à rendre hommage. Réunis – majorité et opposition de l'Assemblée, majorité et opposition du Sénat – nous avons pu, avec vous, monsieur le ministre d'État, avec le rapporteur du texte M. Christian Jacob, anticiper, réguler et finalement mettre en place cette coproduction qui nous permettra, j'espère, de voter un texte lui aussi consensuel.
Vous vous en souvenez, ces réunions de travail ont commencé par l'audition de M. Jean Jouzel ; elles nous ont fait beaucoup de bien, car nous n'étions peut-être pas, les uns et les autres, prêts à entendre ce que nous avons entendu ! Pour ma part, je le confesse, je n'étais pas préparé à accepter d'engager un tel pari sur des changements de comportement et de mode de vie.