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Intervention de Jean-Louis Borloo

Réunion du 8 octobre 2008 à 15h00
Grenelle de l'environnement

Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Mais des secteurs entiers de notre économie ont également opéré un basculement progressif et volontaire vers le développement durable.

L'industrie aéronautique s'est engagée à réduire de 50 % ses émissions de CO 2, de 50 % le bruit perçu et de 80 % ses émissions de NOX. La grande distribution s'engage à augmenter la part du biologique de 15 % dans ses rayons et à réduire de 10 % le volume des emballages. Les professionnels de la publicité élaborent, en étroite concertation avec les ONG, de nouvelles règles de déontologie. Les professionnels de l'immobilier choisissent de généraliser l'affichage du diagnostic de performance énergétique des logements.

La loi sur la responsabilité environnementale du 22 juillet 2008 reconnaît, pour la première fois, l'existence d'un préjudice écologique totalement déconnecté du préjudice économique. Pour la première fois depuis la catastrophe de l'Erika, notre droit proclame ainsi : « Oui, la biodiversité a un prix, et elle rend des services à la collectivité ! »

L'expérimentation du bonus écologique sur les voitures a permis un déplacement massif de près de 40 % du marché vers les véhicules les plus propres et les plus faiblement émetteurs. Le commissaire européen à l'énergie, Andris Piebals, me faisait remarquer ce matin qu'en neuf mois le bonus écologique avait fait baisser de neuf grammes, en moyenne, les émissions de CO2 des véhicules vendus en France, alors que le rythme d'évolution en Europe est encore dix fois moins rapide – soit une baisse d'un gramme par an.

Les constructeurs français et européens sont déjà en train de concevoir de nouveaux modèles. Ils sont en avance sur le calendrier parce qu'ils sentent bien que le marché a totalement changé de physionomie.

Et je n'oublie pas la circulaire du Premier ministre relative à l'État exemplaire.

Mais le Grenelle visible, c'est surtout ce texte fondateur, qui marque un cap, un changement de stratégie dans les secteurs des transports, de l'énergie, de l'aménagement urbain et de la construction : division par quatre de nos émissions de C02 entre 1990 et 2050, réduction de 38 % de la consommation énergétique dans le bâti existant, baisse de 20 % des émissions de C02 dans les transports à l'horizon 2020, part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique portée à 23 % en 2020, 2 % du territoire placé sous protection forte d'ici à dix ans, bon état écologique des eaux à l'horizon 2015, part du « bio » dans la surface agricole utile portée à 6 % en 2013 et à 20 % en 2020, 50 % d'exploitations engagées dans une démarche environnementale en 2012, trame verte et bleue.

Bien sûr, on trouvera toujours des commentateurs pour estimer que l'on ne va pas assez vite ni assez loin sur tel sujet ou tel chantier. D'autres jugeront, au contraire, que l'on va beaucoup trop vite, beaucoup trop loin et beaucoup trop fort.

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