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Intervention de Paul Giacobbi

Réunion du 8 octobre 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la crise financière et bancaire et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Monsieur le président, mes chers collègues, revenons un instant au sujet. Le 20 septembre, Mme Lagarde déclarait : « Le gros risque systémique qui était craint par les places financières et qui les a amenées à beaucoup baisser au cours des derniers jours est derrière nous ». Nous étions alors rassurés. À l'opposé de cet aveuglement, la gravité de la crise et ses causes profondes ont été exposées par George Soros le 23 janvier 2008 dans un article lumineux publié par le Financial Times. Il considérait alors que la crise était bien autre chose que l'épiphénomène des subprimes et qu'elle sanctionnait des décennies d'abus de crédit aux États-Unis vis-à-vis du reste du monde.

Je me suis moi-même exprimé ici en octobre 2007 et je vous ai alors dit que vous rêviez de croire qu'il n'y avait pas de crise. Ces derniers jours, vous avez enfin cessé de rêver, c'est heureux.

La FED vient d'ouvrir son escompte au papier commercial ordinaire présenté par les entreprises et abaisse à 1,5 % son taux directeur. M. Trichet commence seulement à admettre que l'Europe est en crise et abaisse son taux directeur à 3,75 %. Le Congrès américain a débattu de la crise jour et nuit pendant plus d'une semaine. En France, le Gouvernement multiplie dans le plus grand désordre les effets d'annonce, tandis que notre assemblée se contente d'un débat à la sauvette qui ne sera suivi d'aucun vote, pas même d'un plan, encore moins d'un texte. L'affirmation péremptoire selon laquelle les banques françaises ne risquent pas de faire faillite inquiète plus qu'elle ne rassure. Faut-il vous rappeler ce qu'il a fallu faire pour éviter la faillite du Crédit lyonnais ? Faut-il vous rappeler que, plus récemment, la Société générale – autre grande banque de dépôt française aux activités diversifiées et dirigée par un ancien directeur du budget – n'a même pas été capable de repérer en temps utile un engagement intempestif de 50 milliards d'euros imputable à un salarié de niveau subalterne ?

Je vous poserai trois questions précises. Depuis un an que la crise financière est une évidence mondiale, européenne et française, quelles diligences avez-vous menées, avec la Direction du Trésor, l'AMF, la Banque de France, entre autres, pour évaluer, pour nos établissements de crédit, le risque au niveau des liquidités et le besoin en fonds propres qui ne pourront être apportés, dans les circonstances présentes, que par l'État ?

La Grande-Bretagne prévoit que l'État interviendra à hauteur de 57 milliards d'euros en apport de fonds propres pour sauver ses banques.

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