Le 10 juin dernier, madame la ministre, Mme Rosso-Debord s'adressait ainsi à vous lors des questions au Gouvernement : « Bon nombre d'orateurs, sur certains bancs de cet hémicycle, nous prédisent une apocalypse économique, notamment dans le champ de l'emploi. Face à ces défaitistes, toujours tentés par la sinistrose, le gouvernement de François Fillon, avec conviction et détermination, tient haut et fort son engagement de faire progresser l'emploi dans notre pays. » Vous lui répondîtes ainsi : « Nous sommes sur une courbe favorable, où le chômage baisse et l'emploi s'améliore, sur fond d'une croissance plus forte que celle que l'on nous prédisait. »
Moins de cent jours plus tard, vous avez dû reconnaître l'augmentation de plus de quarante mille du nombre de demandeurs d'emploi au mois d'août, en en rejetant la responsabilité sur la crise internationale.
Par quel artifice espérez-vous donc faire croire aux Français que toute amélioration des statistiques de l'emploi est due à la politique du Gouvernement, mais que, dans le cas contraire, c'est la conjoncture internationale qui est à blâmer ?
Loin de moi l'intention de nier les effets dévastateurs qu'entraîne l'effondrement des marchés financiers. Néanmoins, il y a quelques semaines à peine, votre politique consistait précisément à s'en remettre à ces marchés : vous faisiez appel aux fonds de pension pour financer les retraites et aux assureurs privés pour garantir la protection sociale. Hier encore, vous invoquiez les marchés financiers pour dessiner l'avenir de La Poste !
D'autres pays européens, tels que l'Espagne, sont en mesure de mobiliser rapidement des moyens budgétaires. Hélas, le paquet fiscal que vous avez fait voter l'année dernière vous laisse démunie face à la crise ! Voici un an que vous faites de l'idéologie, mais, aujourd'hui, la réalité vous rattrape !