…avec un mélange explosif fait de prêts hypothécaires à des millions de ménages insolvables, de produits financiers détonants qui compactaient ces prêts avec des actifs plus sains, qui les titrisaient et les envoyaient aux quatre coins du monde, d'une supervision bancaire insuffisante avec des règles prudentielles défaillantes, d'agences de notation incapables d'apprécier correctement la réalité des risques et, enfin, aux États-Unis, d'un environnement politique et bancaire accommodant qui, après les attentats du 11 septembre 2001, a démultiplié le crédit aux taux d'intérêt les plus bas possible.
Ce fragile édifice reposait sur un seul pari : la croissance sans fin des valeurs de l'immobilier. Mais quand, en 2006, le marché commence à se retourner, cette belle construction se lézarde, avant de s'écrouler. L'Europe est touchée à son tour. Rappelez-vous : en septembre 2007, le gouvernement britannique nationalise la banque Northern Rock, et nous connaissons une première crise de liquidités interbancaire.
Le 18 septembre dernier, les pouvoirs publics américains prennent la décision d'abandonner la banque Lehman Brothers à la faillite. Ce coup de tonnerre déclenche la peur sur toutes les places du monde. À qui le tour ? se demande-t-on. Les fonds spéculatifs s'engouffrent dans la brèche en jouant à la baisse sur les proies qui paraissent les plus vulnérables.