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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 10 juillet 2007 à 15h00
Travail emploi et pouvoir d'achat — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

« Il en va de même – et je cite un économiste – pour la flexibilité du marché du travail : “Le constat statistique est sans ambiguïté, mais aussi sans grande surprise : plus on s'éloigne de l'emploi stable pour se rapprocher des zones d'emploi précaire et flexible ou des alternances entre chômage, emploi et inactivité, plus le risque de pauvreté s'accroît”. Et le CERC enfonce des portes ouvertes en découvrant que “l'emploi de qualité reste donc le premier rempart contre la pauvreté.” »

Mon propos, madame la ministre, vous l'avez compris, porte exclusivement sur le travail, les salaires, les précaires, qui sont aussi des sans-travail, des sans-logement, des sans-droit.

Je ne me satisfais pas, comme l'a dénoncé mon ami Jean-Pierre Brard, des 14 milliards d'allégements fiscaux pour une minorité, à côté des tout petits 25 millions d'euros pour les plus pauvres.

Je termine (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) en citant le professeur Jean Gadrey, de l'université Lille-I. À une question qui lui est posée sur le RSA tel qu'il est inscrit dans le projet de loi – « Que reprochez-vous au dispositif proposé par le rapport de la commission présidée par Martin Hirsch ? » –, cet universitaire émet un avis très intéressant : « La version actuelle du RSA est beaucoup moins ambitieuse que celle contenue dans le rapport. On comptabilise entre 1 et 1,3 million de travailleurs pauvres, qui ne sont pas, dans leur majorité, d'anciens RMistes. Beaucoup sont des femmes qui ont des emplois à temps partiel de 20 ou 25 heures par semaine et se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté. Ces personnes-là sont les oubliés du RSA. De plus, cette mesure introduit une discrimination entre les “bons pauvres”, qui acceptent de travailler, et les “mauvais pauvres”. En France, les pauvres ne sont pas tous des travailleurs. Il y a aussi les inactifs, dont les personnes âgées, certaines femmes, etc. Pour moi, le RSA vise surtout à inciter les bénéficiaires du RMI et de l'API à reprendre n'importe quel emploi. »

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