L'intervention de notre collègue Jean-Pierre Brard, que j'ai écouté avec beaucoup d'attention, me plonge dans un abîme de perplexité. Nous l'avons tous compris : il n'est pas favorable au texte gouvernemental, ce qui ne nous surprend d'ailleurs pas. Cela étant dit, je voudrais rappeler que nous sommes dans le cadre d'une question préalable et que, à ce titre, son auteur estime qu'il n'y a lieu de délibérer. Or qui pourrait prétendre qu'il n'y a pas lieu de délibérer sur un texte qui concerne le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat ?
Qui peut raisonnablement estimer qu'il n'y a pas lieu de délibérer sur ce projet de loi, alors que la campagne électorale pour la présidentielle a montré que ces thèmes étaient au coeur même des préoccupations des Français ? Elle a révélé que les Français veulent non pas moins, mais plus de travail, non pas plus de loisirs, mais plus de pouvoir d'achat, non pas plus de farniente, mais plus d'ambition professionnelle, pour eux, leur famille et leur pays.
Le pouvoir d'achat est au coeur de ce texte attendu par les Français. Il n'y a aucune raison d'en différer l'examen.
Qui peut, monsieur Brard, estimer raisonnablement qu'il n'y a pas lieu de délibérer lorsque toutes les comparaisons internationales démontrent que c'est là où l'on travaille davantage que la croissance est la plus forte et le chômage le plus bas ?