Voici donc le travail remis en selle comme agent démocratique numéro un. Écoutons Tocqueville dans la suite de son texte : « L'égalité ne réhabilite pas seulement l'idée du travail ; elle relève l'idée du travail procurant un lucre » – c'est-à-dire un gain. Autre manière de dire que tout travail mérite salaire.
Le travail est non seulement un impératif démocratique ; il est aussi au coeur de notre doctrine républicaine. Permettez-moi de résumer celle-ci en trois mots : l'égalité des chances, qui nous offre à tous les mêmes outils pour réussir ; le travail, qui nous départage ; le mérite, qui nous récompense. Formule simpliste peut-être, formule idéaliste certainement, formule efficace en tout cas. Entre l'égalité de tous sur la ligne de départ et les performances de chacun à l'arrivée, le travail fait de l'individu le seul responsable de son propre parcours. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen et sur ceux du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Enfin, avant d'être une valeur sociale, le travail est une valeur économique. La mondialisation que nous vivons aujourd'hui nous impose de travailler plus et mieux qu'auparavant. Nous entrons dans une société de service, une société d'innovation et de création, une société où le développement de la haute technologie s'accompagne d'un besoin grandissant de main-d'oeuvre expérimentée.