Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le président de la commission des affaires sociales, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, dans un contexte économique difficile qui voit notre société en état de mutation permanente et afin de répondre à la légitime attente des femmes et des hommes qui veulent évoluer dans leur vie professionnelle, ainsi qu'à deux défis essentiels – celui de la recherche d'emploi du salarié et celui de la création d'emplois adaptés à l'entreprise –, il était indispensable de moderniser les outils de notre politique d'emploi.
La réforme du système de la formation professionnelle dont les dysfonctionnements sont récurrents et les limites connues, se révèle donc plus que jamais nécessaire. Elle revêt de ce fait un enjeu considérable tant pour les salariés et les demandeurs d'emplois que pour les entreprises. En effet, la formation professionnelle est l'un des socles de notre politique de l'emploi.
L'époque où l'on faisait toute sa carrière dans la même entreprise est révolue. Les salariés veulent évoluer et découvrir d'autres horizons. En période de crise, certains métiers accusent une vertigineuse perte de vitesse alors que d'autres secteurs sont en pleine expansion – je pense aux services à la personne et aux emplois verts, les véritables gisements d'emplois de demain, aujourd'hui sans véritable offre de formation dûment dimensionnée. En effet, 150 000 jeunes non qualifiés sortent chaque année du système scolaire et sont malheureusement inadaptés à un monde du travail exigeant. Combien de jeunes diplômés ont-ils besoin de rattrapage ou d'une nouvelle orientation ?
Voilà des défis fondamentaux de notre politique de l'emploi auxquels la formation professionnelle tout au long de la vie devrait répondre. Or sa réponse très partielle est loin d'être à la hauteur des sommes mobilisées et du nombre d'organismes chargés de cette mission. En effet, 27 milliards d'euros sont dépensés chaque année pour un total de 48 000 institutions de formation. Or un ouvrier sur sept bénéficie d'une formation selon ses besoins et les trois quarts des demandeurs d'emploi ne reçoivent pas de réponse adaptée. Quant aux salariés des PME et à leurs entreprises, ils financent la formation professionnelle sans en bénéficier.
Monsieur le secrétaire d'État, vous avez décidé d'agir, et je salue votre volonté. En effet, combien de rapports ayant souligné ces dysfonctionnements et l'absence de transparence sont restés dans les tiroirs ! Aujourd'hui, l'urgence s'est accrue sous l'effet de la crise et il est primordial de s'assurer que l'argent investi dans la formation va bien à celle-ci, et non aux structures. La transparence et la simplification doivent permettre d'améliorer l'évaluation et le contrôle de la gestion des fonds des OPCA. Une plus grande équité et une plus grande justice sont nécessaires pour gommer les disparités qui privent des salariés, des territoires, des tranches d'âge et des entreprises de la formation professionnelle, laquelle est pourtant l'un des meilleurs outils au service de l'emploi et l'un des moyens les plus adaptés pour favoriser l'épanouissement de l'homme dans le travail.
Votre projet de loi, ainsi que le travail effectué par les rapporteurs et les commissions vont dans le bon sens. Au reste, même l'opposition reconnaît, avec réalisme, des avancées incontestables. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)