Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État chargé de l'emploi, chers collègues, la formation professionnelle tout au long de la vie a une importance primordiale désormais, car peu de personnes sont assurées de travailler dans une même entreprise ou dans un même secteur d'activité tout au long de leur carrière, tant les mutations économiques entraînent des restructurations inévitables.
C'est pourquoi vous proposez un droit individuel à la formation qui soit "portable" : En cas de rupture de contrat de travail, les salariés conserveront leurs droits en la matière en dehors de l'entreprise où ils les ont acquis et ce, même en changeant de région.
Ils auront ainsi acquis un capital emploi, un passeport formation. Cependant comme, autrefois, beaucoup de chefs d'entreprise formaient eux-mêmes leurs salariés, il faut, dans l'état actuel des choses, garder les salariés les plus âgés, car ils représentent la mémoire de l'entreprise et peuvent former les jeunes.
Sans revenir en détail sur l'ensemble du projet, j'insisterai sur quelques points qui me paraissent très importants.
Ce projet vise, tout d'abord, à inciter les jeunes à choisir l'apprentissage ou le contrat en alternance. Malgré les difficultés que cela représente, on peut envisager des stages en entreprise pour des élèves en fin de scolarité primaire. Je l'ai expérimenté dans ma commune en mettant une classe complète à mi-temps une semaine dans une usine : cela les confronte déjà à la vie professionnelle et peut, dès cet âge, les ouvrir à certains métiers.
Il faut aussi modifier et améliorer le système d'orientation, dès la classe de seconde, en coopération avec les enseignants, au cours de forums des métiers, car les jeunes se plaignent souvent d'un manque d'information.
Par ailleurs, les communes et les collectivités locales ont beaucoup de difficultés à prendre des apprentis, la DDTE leur refusant la plupart du temps l'agrément du fait de l'effectif souvent réduit de leur personnel. C'est vraiment regrettable.
Dans le bâtiment, il est indispensable d'assouplir les conditions drastiques d'emploi des apprentis. Le souci de sécurité, qui, en soi, est un bon principe, est devenu tellement exorbitant que des apprentis ne peuvent pas se servir de certains outils ; par exemple, dans le secteur de la toiture, ils n'ont pas le droit de monter sur le toit. On se demande, dans ce cas, à quoi sert un apprentissage. Cela décourage les jeunes qui peinent alors à appréhender le métier, ainsi que les chefs d'entreprise qui hésitent à prendre des apprentis.