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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 7 février 2008 à 9h30
Ratification du traité de lisbonne — Motion d'ajournement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

En vérité, l'Europe que vous vous escrimez à bâtir n'est ni légitime ni efficace.

Le renforcement des pouvoirs du Parlement européen n'est qu'une farce, puisqu'il ne peut représenter un peuple européen qui n'existe pas. Il peut d'autant moins exprimer une volonté européenne que ses membres sont élus sur des logiques nationales, dans des partis nationaux et qu'ils ne parlent pas la même langue. Quel rapport y a-t-il entre le parti travailliste, le parti socialiste et le SPD, entre l'UMP et le parti conservateur britannique ? Quel est le programme commun ? Quelle est la vie politique européenne ? D'un côté, les démocraties nationales s'évanouissent, vidées de leur substance par la logique de la majorité qualifiée, de l'autre, aucune démocratie européenne n'émerge. Ce vide sidéral crée l'irresponsabilité politique, laquelle conforte les bureaucraties, les lobbies, les influences, le règne des juges et des experts. L'inefficacité de ce système obligatoire suscite la colère des peuples et rend de plus en plus illégitime la construction européenne, construction pourtant indispensable, nous le savons tous, dans le contexte de la mondialisation !

La question est aujourd'hui très simple : voulez-vous conforter cet engrenage fatal ou, au contraire, avez-vous le courage de préparer une autre Europe, celle des nations, celles des projets, une Europe avec des objectifs de progrès social, la seule qui puisse fonctionner, être respectée et aimée des peuples ?

Souvenons-nous à cet égard de l'extraordinaire et visionnaire analyse du Général de Gaulle, tirée des Mémoires d'espoir : « C'est pourquoi, tandis que la Communauté se bâtira dans les faits, je serai, à plusieurs reprises, amené à intervenir pour repousser les menaces qui pèsent sur notre cause. La première tient à l'équivoque originelle de l'institution. Celle-ci vise-t-elle, ce qui serait déjà beaucoup, à l'harmonisation des intérêts pratiques des six États, à leur solidarité économique vis-à-vis de l'extérieur et, si possible, à leur concertation dans l'action internationale ? Ou bien est-elle destinée à réaliser la fusion totale de leurs économies et de leurs politiques respectives, afin qu'ils disparaissent en une entité unique ayant son gouvernement, son Parlement, ses lois, et qui régira à tous égards ses sujets d'origine française, allemande, italienne, hollandaise, belge ou luxembourgeoise, devenus des concitoyens au sein de la patrie artificielle qu'aura enfantée la cervelle des technocrates ? »

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