Je vous remercie quand même de votre soutien, monsieur le président.
Trois messages, assez simples.
Le premier : M. Lenoir en conviendra, nous sommes en train de perdre durablement l'éthique et l'efficacité du service public de l'énergie dans notre pays. Il s'agit de biens de première nécessité, et ce service public est en train d'être totalement démantelé. J'y reviendrai.
Deuxième message : nous allons malheureusement, je le crois, rater le rendez-vous de l'efficacité énergétique, qui consiste à consommer moins pour consommer mieux. C'est Mme Laperrouze, députée européenne, chargée de ces questions, qui dit qu'en France, quand on regarde le Grenelle, on s'aperçoit que rien ne commence avant 2012. Il sera trop tard.
Troisième message, et la présidence française de l'Union européenne a fait défaut dans ce domaine où elle avait une grande ambition : l'Europe de l'énergie reste à faire.
Nous sommes en train de perdre durablement l'éthique et l'efficacité du service public. Inutile de rappeler que nous n'avons toujours pas de contrats de service public entre l'État, d'une part, et EDF et GDF Suez, d'autre part. Ils n'ont pas été récrits, comme c'était promis.
Inutile de rappeler que les tarifs pénalisent durement le pouvoir d'achat des ménages et l'emploi industriel au niveau des électro-intensifs. Il y a certes des réflexions en cours, mais nous ne savons toujours pas quand nous pourrons voir la sortie du tunnel.
Inutile de dire – et nous l'avions annoncé, cher collègue Lenoir – que la guerre fratricide que se livrent GDF Suez et EDF fait de nombreux dégâts. Le climat social est déplorable, chacun a pu le constater. L'effet de la gestion privée sur le rapport entre les salaires, les rémunérations des chefs d'entreprise et les dividendes nous amène aux limites de l'absurde. Il y a un malaise très profond.
Inutile de rappeler que la boulimie qui consiste à toujours aller chercher ailleurs des investissements nouveaux, ici en Angleterre, là aux Etats-Unis, est aussi une boulimie du surendettement.