Monsieur le ministre, à l'heure où l'état de notre planète impose une transformation profonde de nos modes de vie, la France doit se doter d'une politique énergétique puissante. Il est par conséquent indispensable de concevoir une véritable politique européenne de l'énergie. Mais force est de constater que la politique menée par l'Union européenne en ce domaine a été jusqu'à présent pour le moins insuffisante. La Commission européenne s'est en effet lancée dans une vaste entreprise de libéralisation des marchés de l'énergie. Censée accroître la concurrence et entraîner par là même une diminution des tarifs pour les consommateurs, cette dérégulation a conduit au démantèlement de notre service public de l'électricité et du gaz, de sa distribution particulièrement, au profit de quelques grandes entreprises, désormais privées. Les radicaux de gauche souhaiteraient savoir quelles actions vous comptez entreprendre pour éviter que la politique énergétique européenne ne sacrifie, au nom du libéralisme, l'égal accès de tous au service public de l'électricité.
Mon second point concerne un secteur qui se trouve au coeur des préoccupations énergétiques de notre pays : le nucléaire civil. Les cinquante-huit réacteurs dont la France dispose produisent plus de 80 % de notre électricité, en fournissant une énergie pauvre en carbone dont le prix n'est pas lié aux fluctuations des énergies fossiles. Maillon essentiel de notre indépendance énergétique, les centrales nucléaires contribuent en outre au développement économique des territoires sur lesquels elles sont implantées, comme je le constate dans ma circonscription de Tarn-et-Garonne.
Cependant, notre réseau nucléaire gagnerait à davantage de transparence. À cet égard, l'absence d'une autorité de contrôle véritablement indépendante des opérateurs et des pouvoirs publics est d'autant plus inquiétante que notre parc atomique vieillit et que la sécurité est la principale problématique de ce secteur. Je veux parler bien sûr de la prévention d'éventuels accidents, mais également et surtout du traitement des déchets radioactifs dont le stockage pour un temps indéfini ne saurait constituer une solution satisfaisante.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous éclairer sur la politique menée en matière de gestion et de développement du parc nucléaire français ?