La France fait figure de modèle en matière de politique énergétique, comme le rappelait à juste titre le président Ollier. Pour le gaz comme pour l'électricité, elle a su imposer des opérateurs forts, intégrés, alliant plusieurs énergies. Elle a su également, notamment en matière de politique gazière, établir des partenariats diversifiés, ce qui lui a permis de sécuriser ses sources d'approvisionnement. Enfin, elle a su conclure des contrats à long terme, autre élément concourant à la sécurité des approvisionnements.
Toutefois, les politiques énergétiques sont aujourd'hui de moins en moins nationales. En Europe, elles sont avant tout communautaires ; nos opérateurs sont en concurrence mais la nécessité de parler d'une même voix se fait de plus en plus ressentir, particulièrement en matière gazière. C'est là toute l'ambiguïté et la difficulté de notre situation. Ce sont aussi autant de défis que nous avons à relever pour demain.
La question est de savoir comment trouver, au niveau des Etats et au niveau de l'Union européenne, une meilleure façon de s'organiser et de dialoguer, notamment avec les principaux États fournisseurs de gaz : Russie, pays du Golfe.
Le Président de la République a émis une idée originale qui s'appuie sur le projet fort de mutualiser les contrats de fourniture de gaz. Cela signifie-t-il qu'il faille travailler à la création d'une agence européenne ? Faudra-t-il encourager les fournisseurs européens de gaz à travailler avec les grandes régions productrices ? Dans cette perspective, il m'apparaît important de savoir, monsieur le ministre, quelles initiatives la France pourrait continuer à prendre au niveau européen pour porter cette politique ambitieuse.