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Intervention de Marc Le Fur

Réunion du 3 juin 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Pôle emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, président :

La parole est à Mme Jacqueline Maquet, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

Mme Jacqueline Maquet. Monsieur le secrétaire d'État chargé de l'emploi, ma question porte sur la très inquiétante dégradation du service public de l'emploi.

M. Patrick Roy. Eh oui !

Mme Jacqueline Maquet. Avec un rythme de 3 000 chômeurs de plus chaque jour, et plus de 250 000 demandeurs d'emploi supplémentaires ces trois derniers mois, notre pays court à la catastrophe sociale.

Nous sommes confrontés à la détresse de ces personnes. La question de leur accompagnement dans la recherche d'un emploi est cruciale.

Sur le terrain, des chômeurs inquiets me disent qu'ils n'ont toujours pas été indemnisés ; leur situation est dramatique. D'autres me disent qu'ils ont du mal à obtenir un rendez-vous avec leurs conseillers, faute de pouvoir les joindre directement – le 39 49 sature.

Les chômeurs subissent les dysfonctionnements et les échecs de Pôle emploi : dossiers en attente, justificatifs maintes fois demandés, manque de suivi et, pis encore, perte de dossiers. Pourtant, c'est dans ces moments de grande détresse que ces personnes ont le plus besoin d'un service public de grande qualité.

Aujourd'hui, en moyenne on compte un conseiller pour quatre-vingt-cinq demandeurs. Mais le plus souvent, un conseiller suit en fait deux cents personnes.

En mars dernier, vous aviez promis une augmentation des effectifs du Pôle emploi pour faire face à cette forte hausse du nombre de chômeurs. Aujourd'hui la situation ne semble pas évoluer ; c'est même un échec sur toute la ligne. Ainsi, les agents de Pôle emploi sont surchargés, pas toujours bien formés faute de temps, et ils doivent faire face à un afflux de demandes. Ces employés travaillent sous tension, certains sont même au bord de la crise de nerfs. Dans ce contexte de crise, l'effectif de 45 000 agents n'est pas suffisant : il en faudrait 60 000.

Les chômeurs et les entreprises font face à un interlocuteur qui s'éloigne au moment même où il devrait se rapprocher. Nous sommes très loin du « meilleur service public de l'emploi européen » que Nicolas Sarkozy avait promis lorsqu'il présidait l'Union européenne, en octobre 2008.

Vous privilégiez la logique comptable et non l'intérêt général. (« Deux minutes ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Ma question est simple : quand allez-vous donner à Pôle emploi les moyens de faire son travail ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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