Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
Monsieur le secrétaire d'État, nous aurions aimé que vous nous disiez quelle est l'ambition maritime de la France pour les six mois de la présidence française de l'Union européenne, qui commencera le 1er juillet 2008. Vous avez commencé à nous en parler, mais il va falloir aller plus loin. Vous nous avez dit que vous poseriez ces questions au niveau européen, mais de quelle façon ?
Comment la France compte-elle faire avancer les enjeux relatifs à la sécurité des navires, à celle de la pêche, mais aussi des bateaux qui circulent le long de nos côtes comme les porte-conteneurs d'une capacité parfois supérieure à 15 000 « boîtes », et même bien plus, et qui en perdent à l'occasion une dans la Manche ? En Bretagne, on peut ainsi de temps à autre récupérer des ananas pour fêter Noël ; mais, le plus souvent, c'est malheureusement du pétrole que l'on ramasse, ce qui est beaucoup moins drôle.
Les porte-conteneurs posent problème, vous le savez, et les vraquiers également, d'autant qu'ils sont, en général, plus anciens. Quelles propositions allez-vous faire sur ce problème et sur la question extrêmement importante de la sécurité des ports ?
Que ferez-vous sur l'ensemble de ces sujets pour répondre aux attentes des Bretons, des Normands et de tous ceux qui, près des côtes – comme les Charentais-Maritimes et même ceux qui ne sont pas maritimes –, se considèrent comme dépositaires de la qualité de notre mer et de notre littoral ?
Il faudrait aussi imposer des règles qui permettraient le développement du pavillonage de notre pays – nous y sommes attachés, comme vous. Il n'est pas normal de voir passer le long de nos côtes autant de bateaux auxquels n'est pas accroché le pavillon français. Nous aimerions surtout savoir quelle politique maritime vous souhaitez vraiment et quelles véritables orientations vous voulez proposer à Bruxelles, autant d'éléments qui nous renseigneraient sur le cadre législatif que vous pourriez donner aux activités maritimes de notre pays – nous en avons besoin. J'étais à Bruxelles, il y a quelques jours, avec M. Barnier, votre collègue du Gouvernement, lorsqu'il a été interrogé par le Commissaire européen chargé de la pêche et des affaires maritimes qui lui demandait de quel ministre français dépendait son secteur de compétence !