Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le Premier ministre et concerne la politique de recherche et d'enseignement supérieur.
Enseignants, chercheurs, étudiants et personnels administratifs des universités sont en grève depuis plus d'un mois et demi. En dépit des tentatives de division et pseudo-négociations orchestrées par la ministre Valérie Pécresse, ils étaient 60 000 dans la rue mercredi dernier.
Si le décret sur le statut des enseignants-chercheurs est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le malaise de la communauté universitaire est global et profond ; c'est la conséquence de vos choix politiques.
Votre loi LRU parle d'autonomie, alors qu'elle instaure en réalité la mise en concurrence des universités entre elles.
Vous asphyxiez les organismes publics de recherche.
Si l'on ajoute à votre conception managériale la réforme de la formation des maîtres et la suppression de plus de 900 emplois de l'enseignement supérieur au budget 2009, c'est bien à un véritable démantèlement du service public d'enseignement et de recherche que nous assistons.
Une grande réforme globale de la recherche, de la formation des enseignants et des étudiants, des universités, des grandes écoles, des classes préparatoires, des IUT et autres filières courtes est nécessaire. Mais vous ne la construirez pas sans eux.
Face à ce mouvement d'ampleur, votre silence méprisant fait courir le risque de débordements dangereux. Est-ce cela que vous cherchez ? Allez-vous enfin retirer les projets en cours et engager une réelle concertation avec tous les acteurs concernés et leurs organisations syndicales dont nul ne peut contester la force et la représentativité ?