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Intervention de Pierre Moscovici

Réunion du 6 janvier 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Conflit israélo-palestinien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Moscovici :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, ma question portera également sur le Proche-Orient.

La dégradation de la situation dans la bande de Gaza, avec ses conséquences dramatiques pour les populations, avec ses nombreuses victimes civiles, suscite, de la part de notre groupe, l'inquiétude, l'émotion et la tristesse. De nouveau, nous sommes témoins, avec consternation, de l'engrenage meurtrier de la violence dans cette région explosive et de l'éloignement d'une paix et d'une sécurité qui font si dramatiquement défaut au Proche-Orient.

Les responsabilités dans cet embrasement, personne ne l'ignore ou ne devrait l'ignorer, existent de part et d'autre. La suspension de la trêve par le Hamas, les tirs de roquette permanents vers le sol israélien ne pouvaient que provoquer une réaction de l'État hébreu, réaction d'autant plus plausible que celui-ci est en campagne électorale.

Pour autant, il ne fallait pas rejeter, comme le Président de la République a pu sembler le faire hier, l'entière responsabilité des affrontements sur le seul camp palestinien. Car la réaction d'Israël, forte, disproportionnée, à la hauteur de la puissance de son armée, moderne et équipée, est également condamnable.

Une lecture déséquilibrée des événements n'est pas seulement fausse politiquement, elle est aussi hasardeuse stratégiquement. (Interruptions sur les bancs du groupe UMP.) Le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche ne se satisfait pas de cette situation, car il ne saurait se réjouir de voir se fermer des portes à une sortie prochaine de la grave crise à laquelle nous assistons. Nous sommes, au contraire, attachés à des principes, c'est-à-dire à une solution politique fondée sur la coexistence de deux États vivant en paix, au sein de frontières non contestées, dans une région stabilisée.

C'est pourquoi nous proposons, monsieur le président, que notre assemblée mette sur pied une délégation parlementaire pluripartisane, si possible européenne, associant des représentants des présidences successives de l'Union européenne – française, tchèque et suédoise –, qui puisse se rendre rapidement sur place. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Et nous appuyons la demande du groupe communiste d'un débat devant l'Assemblée nationale sur la situation au Proche-Orient.

Monsieur le Premier ministre, quelles initiatives immédiates la France compte-t-elle prendre, dans le cadre européen – auquel nous sommes très attachés – et aux Nations unies, pour défendre le cessez-le feu rapide, respecté, complet et durable qu'attend le monde, pour faire taire les armes et pour mettre fin au cycle tragique de la violence ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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