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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 30 juillet 2007 à 15h00
Dialogue social et continuité du service public dans les transports terrestres — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

Mais poussons encore plus loin la réflexion. Oui ! aujourd'hui, il y a de la colère dans les transports, parmi les personnels, les élus et les usagers !

S'agissant du rail, le fameux rapport de l'École polytechnique de Lausanne a été abondamment cité. Il confirme ce que les cheminots, les usagers et les élus ne cessent de dénoncer : l'état déplorable du réseau ; celui, tout aussi scandaleux, du matériel roulant ; la vitesse réduite sur 1 500 kilomètres pour des raisons de sécurité, parce que le ballast ne supporte plus des vitesses normales ; les 16 000 suppressions de postes intervenues depuis 2002.

Dans ces conditions, quand Mme Idrac sort de son chapeau 100 millions d'euros et 1 000 emplois pour améliorer la régularité et la ponctualité des trains régionaux, comment croire – même si la somme prévue, répartie sur trois ans, ne représente qu'une goutte d'eau et même s'il ne s'agit pas de 1 000 créations nettes d'emplois – que ces annonces sont dépourvues de liens avec la discussion que nous avons aujourd'hui ?

En réalité, vous connaissez l'impact du mauvais état du réseau sur les usagers et les élus, et vous éprouvez, ponctuellement – au moins le temps de la discussion devant le Parlement –, la nécessité politique de donner le change.

Faut-il rappeler que la SNCF est endettée à hauteur de 40 milliards d'euros, avec des frais financiers de l'ordre de 300 millions d'euros par an, que, pour RFF, ces mêmes frais financiers s'élèvent à 1 300 millions d'euros par an ? Cette situation freine évidemment les investissements nécessaires à la maintenance du réseau. Or, on sait que l'absence de maintenance entraîne des risques de défaillances graves au niveau de la sécurité et exige donc le ralentissement des trains. En outre, ces carences entraînent par la suite des travaux beaucoup plus lourds, avec des retards sur le réseau encore plus importants.

De façon générale, le secteur des transports connaît une explosion de la précarité, avec un intérim qui a progressé de 15 % en 2006, après une augmentation de 9 % les deux années précédentes. Dans le transport interurbain, le temps partiel concerne 33,6 % des salariés. La sous-traitance a enregistré une croissance de 56 % dans les transports urbains et routiers de voyageurs et de 8,5 % à la SNCF en 2006.

Oui ! il y a matière à exiger une autre politique des transports, avec les investissements humains et matériels nécessaires, permettant d'améliorer les conditions de travail des personnels et les modalités de transport des usagers ?

Mais, là encore, l'inquiétude est de mise. Les retards accumulés sont considérables, les moyens mis en oeuvre insuffisants, et le tarissement des ressources de l'AFITF à partir de 2012 fait craindre un effondrement des crédits d'entretien et de modernisation du réseau. Les pannes se succèdent. Lisez, monsieur le ministre, lorsque vous attendez votre train dans une gare parisienne – mais je suppose que cela ne vous arrive pas très souvent…

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