Je vous remercie, monsieur Cosyns, de m'interpeller sur ce sujet, qui est aussi l'un des combats de ma vie. Je me suis toujours beaucoup mobilisée, dans le cadre de mon travail associatif, en faveur de la prise en charge de l'autisme – François Rochebloine notamment pourrait en témoigner.
L'autisme et les troubles qui lui sont apparentés constituent un ensemble de syndromes variés caractérisés par un déficit des interactions sociales de la communication et des perturbations des intérêts et des activités. Ces troubles entravent évidemment le développement de l'enfant et engendrent, sa vie durant, des handicaps sévères et lourds et des conséquences souvent dramatiques pour les familles.
L'INSERM retient une prévalence de 9 pour 10 000 pour l'autisme et de 27,3 pour 10 000 pour l'ensemble des troubles envahissants du développement. À ce jour, nul ne peut prétendre, hélas ! guérir l'autisme. Mais il est possible, par l'éducation, par des soins adaptés, d'en orienter l'évolution et d'en limiter considérablement les conséquences.
Le bilan que vous me demandez est le suivant : le plan 2005-2007 a permis de créer 2 600 places en établissements médico-sociaux, soit 650 de plus que l'objectif fixé dans le cadre du plan ; toutes les régions sont maintenant pourvues d'un centre – ou, à défaut, d'une antenne – Ressources autisme ; des recommandations professionnelles ont été élaborées en 2005 par la Société française de psychiatrie sous l'égide de la Haute autorité de santé, afin de favoriser le diagnostic précoce de l'autisme par le repérage des troubles qui le caractérisent ; un programme de sensibilisation du milieu médical aux premiers signes de l'autisme a été mis en place en 2006-2007 par l'association nationale de formation hospitalière, afin de faciliter le repérage ; le comité de réflexion et de proposition sur l'autisme et le groupe de suivi scientifique ont été mis en place et ont commencé à travailler ; enfin, des études ont été menées sur les pratiques, l'offre et les besoins en matière d'autisme, pour engager une démarche qualité au niveau de la prise en charge et de l'évaluation des pratiques.
Je vous ai fait part de mon intention de renforcer le plan de santé mentale, qui vise à une approche globale intégrant les différentes dimensions de la prévention, du soin et de l'insertion. Ce plan fournit un cadre cohérent pour renforcer et réorganiser l'offre de soins et développer les différentes modalités de prise en charge – parmi lesquelles l'accueil familial thérapeutique aura sa place. À cet égard, l'inflexion du plan de santé mentale vers la psychiatrie infanto-juvénile devrait répondre, au moins en partie, à votre préoccupation.