MonsieurPhilippe Boënnec, le dépistage des cancers est un enjeu majeur en termes de santé publique. L'évolution de données sociodémographiques et socio-environnementales explique en partie que les cancers soient devenus la première cause de mortalité dans notre pays. Près de 900 000 de nos concitoyens sont touchés et, tous les ans, 280 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués. Notre politique de dépistage doit permettre une prise en charge précoce des personnes concernées augmentant ainsi les chances de guérison.
La femme est principalement atteinte par le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du col de l'utérus. Le cancer du sein, le plus fréquent des cancers féminins, représente plus du tiers des nouveaux cas de cancer. Dans le cadre du programme de dépistage organisé qui a été généralisé depuis bientôt quatre ans, toutes les femmes de cinquante à soixante-quatorze ans peuvent bénéficier tous les deux ans d'une mammographie, sans avoir à faire d'avance de frais. Près de quatre millions de femmes ont participé à ce programme de dépistage entre 2005 et 2006. Certes, le taux de participation reste trop faible, vous le signaliez, mais il progresse puisqu'il est passé de 40 % à près de 50 % entre 2004 et 2006. Plus de 43 millions d'euros, dont 13 millions d'euros de crédits d'État, ont été consacrés à ce programme en 2007.
Nous accroîtrons nos efforts en 2008 pour atteindre les femmes les plus vulnérables et susciter une adhésion au dépistage organisé en lui conférant une image plus positive par l'introduction de la technologie numérique pour la première lecture de la mammographie. Un montant de 57 millions d'euros, dont 21 millions d'euros de crédits d'État, sera consacré à ce programme. Vous l'avez constaté, le problème de l'accès au dépistage n'est pas financier mais social : les populations les plus précaires en sont le plus éloignées.
Chaque année, le cancer colorectal touche 36 000 personnes supplémentaires et cause 16 000 décès. Entre 2002 et 2004, vingt-trois départements ont été autorisés à expérimenter un programme de dépistage chez les personnes de cinquante à soixante-quatorze ans. À la fin de l'année, la structuration de la généralisation du dépistage sera finalisée, ce qui permettra à notre pays de franchir un cap décisif pour faire reculer la mortalité par cancer colorectal. Pour 2008, 90 millions d'euros, dont 19 millions d'euros de crédits d'État serviront à former les professionnels de santé et à aider les quatre-vingt-douze structures de gestion de dépistage, réparties sur l'ensemble du territoire, à sensibiliser le public.
Le cancer du col de l'utérus est diagnostiqué chez 3 500 femmes par an et en tue 1 000 sur la même période. Actuellement en France, environ 60 % des femmes de la population cible, c'est-à-dire les personnes âgées de vingt- cinq à soixante-cinq ans, ont recours au dépistage spontané en faisant réaliser un frottis cervico-utérin auprès de leur gynécologue ou de leur médecin généraliste – 90 % des patientes s'adressent à leur gynécologue et 10 % à leur généraliste. Des expérimentations de dépistage organisé sont en cours dans trois départements et de nouvelles expérimentations seront lancées, notamment dans les DOM, madame Taubira. Avec les nouveaux vaccins anti-HPV, il est en effet nécessaire de renforcer le dépistage des cancers du col de l'utérus et 900 000 euros y seront consacrés pour 2008.
Vous le voyez, monsieur le député, dans ce domaine, l'implication du Gouvernement est totale, et la mienne en particulier, tout à fait résolue !