Madame la ministre, votre réponse sur la MILDT, la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, ne nous a pas vraiment convaincus.
Je rappelle que cet organisme est chargé de coordonner l'action des pouvoirs publics en matière de lutte contre la drogue et la toxicomanie en veillant à la cohérence entre les différentes approches préventive, sanitaire, répressive et internationale. Quels sont les chiffres ? On compte en France près de 4 millions d'usagers occasionnels de cannabis et 1,2 million d'usagers réguliers. Notre pays, un des plus répressifs, est aussi un de ceux d'Europe où la consommation est la plus forte. En 2006, un adolescent de dix-sept ans sur deux est un consommateur occasionnel. De plus, la consommation de cocaïne a augmenté ces dernières années, se diffusant progressivement dans les soirées et les événements festifs. L'ecstasy, dont les effets sanitaires sont manifestement sous-estimés, progresse également. Enfin, l'héroïne semble faire son retour, dans un contexte de relative ignorance de sa dangerosité par les générations les plus jeunes. Il s'agit là de réalités qu'il ne faut pas oublier, et rien ne sert de se voiler la face sur le sujet.