L'intérêt que le ministère et la ministre chargée de la santé portent aux maladies neuro-dégénératives, dont la maladie d'Alzheimer, ne date pas d'hier. Cette maladie, qui touche plus de 850 000 personnes en France métropolitaine, a déjà fait l'objet de deux plans de santé publique, le second arrivant à échéance en 2007. Elle a été déclarée grande cause nationale en 2007, donnant aux associations oeuvrant dans ce domaine, que je tiens à saluer, des moyens supplémentaires pour mieux faire connaître la maladie et changer son image dans l'opinion publique. Le Président de la République en a fait un de ses chantiers prioritaires.
Je tiens à dire que 90 % des actions prévues dans le plan 2004-2007 ont été réalisées : 25 centres mémoire de ressources et de recherche qui prennent en charge plus de 32 000 malades et 366 consultations mémoire ; 5 435 places supplémentaires de services de soins à domicile ; plus de 55 millions d'euros alloués sur quatre ans, dont 6 millions de crédits d'État ; un observatoire de la recherche ; le développement de la recherche fondamentale ; le premier gérontopôle à Toulouse en 2007 ; l'inscription dans la liste des affections de longue durée dite ALD 30.
L'année 2008 verra la mise en oeuvre d'un grand plan interministériel de 3,2 millions d'euros auxquels s'ajoutent les crédits dégagés par l'assurance maladie. Aujourd'hui, il faut conforter les acquis, aller plus loin, car l'incidence de la maladie progresse. On enregistre 225 000 nouveaux cas par an et une augmentation de dix ans de l'espérance de vie qui quadruple la probabilité de survenue de la maladie. Le Président de la République a donc confié au professeur Joël Ménard la présidence d'une commission chargée d'élaborer des recommandations pour un grand plan Alzheimer 2008-2012. Plusieurs axes ont été identifiés : améliorer le parcours des malades ; les maintenir dans le tissu familial et social ; resserrer les liens entre les soins et la recherche ; améliorer et optimiser la recherche en fédérant les ressources et les compétences des neuro-sciences françaises avec la création d'une structure nationale de recherche ; améliorer la prise en charge des malades en faisant une place privilégiée au médecin traitant, en renforçant la coordination entre le médical et le social et en laissant le choix aux malades et à leurs familles entre le maintien à domicile et un hébergement en établissement ; enfin, une prise en compte spécifique pour les malades de moins de soixante ans – c'était d'ailleurs le thème de l'association France Alzheimer cette année.
Le professeur Ménard remettra son rapport au Président de la République dans quelques jours. Le plan fera alors l'objet d'une concertation à laquelle vous serez étroitement associée, madame la députée.