Notre pays a, au contraire, la chance de connaître un taux d'obésité deux ou trois fois inférieur à celui qui est observé en Amérique du Nord, en particulier pour ce qui concerne les grandes obésités, profondément invalidantes, qu'on ne voit pratiquement pas en France, alors qu'elles sont très répandues outre-Atlantique.
On observe certes une légère progression, mais son rythme est plus modéré qu'entre les années 1997 et 2003. Pour la première fois en neuf ans, les chiffres de la population en surpoids se sont stabilisés. Pour la première fois, on a observé l'année dernière, avec le même type d'études, une baisse de la prévalence de l'obésité parmi les familles aux revenus les plus élevés.
La région Nord connaît le taux de prévalence de l'obésité le plus fort en 2006 et l'appartenance à des classes défavorisées est, vous l'avez relevé à très juste titre, un facteur de risque. En effet, le coût des aliments à haute densité énergétique est plus bas que celui des fruits et légumes, favorisant leur consommation par les ménages les plus démunis économiquement. La prévalence de l'obésité reste inversement proportionnelle aux revenus du foyer.
Les conséquences sur la santé dépassent largement les problèmes liés à l'image corporelle, l'obésité favorisant certaines pathologies et son évolution chez les enfants étant particulièrement préoccupante.
La réponse du PNNS 2, qui faisait suite au premier programme national nutrition santé, lequel couvrait les années 2001-2005, ne se limite pas au problème de l'obésité. Il comporte diverses mesures destinées à lutter contre le surpoids et des objectifs quantifiés qui comprennent notamment la baisse de 20 % de la prévalence de l'obésité.
Pour sensibiliser aux problèmes de l'alimentation, les moyens de l'INPES en matière de nutrition sont renforcés de 10 millions d'euros par an, permettant de financer au moins une grande campagne par an sur les repères de consommation. Le PNNS reprend les neuf repères de consommation du premier programme et vise tout particulièrement à renforcer l'activité physique et la consommation de fruits et légumes.
Parmi les nouveaux axes du second plan figure l'amélioration de la qualité alimentaire, en faveur de laquelle les acteurs économiques s'engagent par une charte. De même, les entreprises de restauration collective sont invitées à signer des engagements similaires. Un observatoire de la qualité alimentaire doit voir le jour pour suivre la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Il produira un rapport annuel de l'état nutritionnel de l'offre alimentaire.
Le plan comprend également un plan de dépistage précoce de l'obésité, la création de réseaux de prise en charge et un effort accru de formation des professionnels de santé. Il importe particulièrement de repérer les enfants dès les premiers signes de surcharge pondérale.
Le PNSS 2 propose enfin un plan spécifique pour les populations défavorisées et précaires, ainsi qu'un dispositif de soutien aux actions locales menées par les maires, les conseils généraux et régionaux, les associations et les entreprises.
Voilà, monsieur le député, ce qu'il convient de dire sur un problème majeur, qu'il faut peut-être aussi replacer dans le cadre plus général des troubles de la nutrition, qui frappent de plus en plus les plus jeunes.