Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du 6 novembre 2007 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la santé publique exige une volonté politique, des moyens budgétaires et l'affirmation de valeurs fortes. Il s'agit d'améliorer l'état sanitaire de tous nos concitoyens, de prévenir les grandes menaces, les épidémies, les fléaux sanitaires, mais aussi de protéger les plus faibles et les plus vulnérables d'entre nous. La nature fait peser sur les humains un fardeau sanitaire inégalement réparti. D'un côté de l'hémicycle, certains expriment des regrets face à cette injustice, mais ils la trouvent en grande partie inéluctable. De l'autre côté, tous pensent que cette injustice est insupportable et qu'elle doit être corrigée. C'est l'une des missions de la politique de santé que nous discutons aujourd'hui.

À l'examen des crédits de la mission « Santé », dans le cadre du projet de loi de finances 2008, on distingue une triple nécessité. Tout d'abord, pour appréhender les questions de santé publique, il importe d'offrir à l'ensemble de la population une meilleure visibilité, une plus grande transparence, une expression simplifiée et débarrassée d'un jargon hermétique. Ensuite, il convient de conduire la régionalisation que nous appelons de nos voeux. Les agences régionales de santé pourront s'avérer utiles, à condition qu'elles soient dotées de moyens budgétaires adéquats et que l'on n'assiste pas, là aussi, à un transfert de compétences sans transfert des moyens correspondants.

Enfin, une progression des budgets affectés dans notre pays aux actions que j'évoquerai dans quelques minutes serait nécessaire. La France est un pays où la prévention et le dépistage sont en retard sur ce qui est réalisé dans nombre de pays voisins, notamment ceux d'Europe du nord. Seul un investissement plus important nous permettrait de combler ce retard : les 430 millions proposés sont loin du compte.

Jean-Marie Rolland, rapporteur pour avis, semble minimiser cette misère. Il constate avec satisfaction que, « dans un contexte budgétaire particulièrement contraint », les crédits de la mission « Santé » sont globalement maintenus à leur niveau de 2007. Nous ne partageons pas cet avis ! Les difficultés économiques ne justifient en rien ce manque d'ambition. Remarquons au passage que, si les temps sont durs, ils ne le sont pas pour tout le monde.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion