Ma question concerne l'avenir du service des pensions des armées qui est installé depuis plus de quarante-trois ans dans la ville de La Rochelle, où il emploie quelque 400 salariés.
En l'absence totale de concertation préalable avec les élus, il semblerait, selon les informations recueillies et le rapport d'audit de la RGPP – la révision générale des politiques publiques –, que ce service soit appelé à être transféré dans sa quasi-totalité à Nantes et qu'une centaine d'emplois restant à La Rochelle soient transférés à Rochefort. Toujours selon ce rapport, il serait prévu que les terrains soient vendus dès 2011.
Ce service ne mérite pas un tel sort. En effet, les personnels se sont fortement engagés, notamment en matière de formation, et ils détiennent aujourd'hui un véritable savoir-faire spécifique en matière de gestion informatique des pensions. Ils ont démontré depuis de nombreuses années leur implication et leur efficacité et ont notamment obtenu la certification ISO 9001. À cette occasion, les effectifs avaient été réduits d'un peu plus de 12 %, ce qui montre l'efficacité de ce service et prouve son savoir-faire.
Enfin, la moyenne d'âge des membres du personnel est supérieure à cinquante ans. Ils sont de ce fait très impliqués dans la vie de la cité, souvent propriétaires et familialement enracinés. Il ne serait donc pas facile de les déplacer. J'ajoute que la chambre de commerce et d'industrie de La Rochelle avait en son temps commandé une étude qui estimait à environ 9 millions d'euros les retombées économiques pour l'ensemble de la ville. Le déplacement du service, si jamais ces rumeurs – car ce ne sont aujourd'hui que des rumeurs – étaient confirmées, entraînerait sans doute la plus importante perte d'emplois qu'ait connue le bassin de La Rochelle depuis plus de dix ans.
Des voix s'élèvent pour dire que la municipalité récupérerait ainsi un magnifique terrain en centre ville, où il serait possible de construire un centre commercial. C'est faire peu de cas de l'équilibre commercial de cette cité de 80 000 habitants et de l'attention portée aux commerces de proximité. Ce qui peut être une aubaine pour les promoteurs est un véritable problème pour la ville.
La question que je veux poser à M. le ministre de la défense est simple : M. Morin ayant affirmé que la RGPP ne décidait pas de tout, j'aimerais connaître la position du ministère sur ce sujet.