Au reste, la majorité leur donne une raison supplémentaire de participer à cette manifestation, en s'opposant très clairement à cet amendement, qui prévoit que les lois visant à privatiser les services publics doivent faire l'objet d'une réflexion supplémentaire, d'une consultation, bref : d'une étude d'impact. Car, en vérité, mesdames et messieurs de la majorité actuelle, ce qui vous habite, c'est le démon de la privatisation. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Pour vous, tout service public a vocation à être, tôt ou tard, privatisé – et je pense notamment à La Poste.
Il y a une grande indécence à se prétendre le défenseur du service public dans sa circonscription et à refuser, à l'Assemblée nationale, tous les dispositifs susceptibles de le protéger. Il est même particulièrement indécent de tenir, comme le Président de la République, à Toulon ou ailleurs, des discours aux accents colbertistes, tout en faisant, à la première occasion, des choix qui empruntent bien moins à Colbert qu'à Mme Thatcher, que ce soit pour La Poste, pour la SNCF ou pour les grands services publics stratégiques de notre pays.