Monsieur Mamère, nous nous connaissons depuis longtemps et sommes même un peu voisins, mais j'aimerais que vous compreniez mes propos. J'ai simplement rappelé que, pour l'instant, la route représentait 80 % du trafic de fret. C'est une réalité et l'objectif de report modal dont nous débattons est de parvenir à un équilibre qui soit plus acceptable pour le développement durable. Donc, ne me faites pas dire l'inverse de ce que j'ai dit !
Par ailleurs, s'agissant de l'axe venant d'Espagne et qui, après être passé aux portes de Bègles, traverse un département qui m'est cher, nous avons engagé, avec l'Espagne et le Portugal, le projet d'autoroute de la mer sur lequel nous avons encore avancé récemment lors des différents conseils des ministres européens. En outre, nous allons réaliser la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, c'est-à-dire Tours-Bordeaux avec ses trois branches : Poitiers-Limoges, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-l'Espagne.
Je vous rappelle au passage que, à l'aéroport de Blagnac, on enregistre quarante-six mouvements quotidiens en été entre Toulouse et Paris ; si nous voulons maintenir l'emploi d'Airbus et ne pas transformer ses employés en chômeurs nous devons dégager des capacités. La seule réponse pour Toulouse – tous les élus de Midi-Pyrénées, toutes tendances politiques confondues, sont d'accord sur ce point –, c'est le TGV qui placerait cette ville à trois heures de Paris. Donc, ne dites pas que c'est un projet fou : c'est un projet d'aménagement du territoire et de report modal.
Vous savez très bien, monsieur Mamère, que nous allons utiliser la ligne classique Paris-Orléans-Saint-Pierre-des-Corps-Poitiers-Angoulême-Bordeaux pour faire du report modal avec une autoroute ferroviaire à haut débit, une base certainement dans le Loiret et une en région parisienne, et peut-être une poursuite vers le Nord.
Ce que le Grenelle de l'environnement propose aux députés, et proposera bientôt aux sénateurs, c'est de faire du report modal avec des moyens, et non des mots ; je voudrais néanmoins que vous compreniez les miens ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
(L'amendement n° 941 n'est pas adopté.)