L'activité du fret est liée aux principes de la liberté de circulation des personnes et des marchandises, mais nous sommes tous d'accord pour constater la baisse régulière du fret ferroviaire. Comment l'expliquer ? La politique de sous-investissement de la SNCF est sans doute en cause, mais il faut également citer certains mouvements sociaux qui ont pu pousser les entreprises à se détourner du ferroviaire. À chaque mouvement social long, les entreprises ont tendance à revenir vers le fret routier. Nous avons pu le constater dans de nombreux départements, quel que soit le secteur concerné. Pour les entreprises, la qualité des infrastructures ne suffit pas : il faut également leur assurer une qualité de service qui inclut les notions de régularité et de ponctualité, et qui échappe aux soubresauts liés aux conflits sociaux.
Par ailleurs, à moyen terme, pour nous montrer écologiquement plus responsables, ne devrons-nous pas mettre un frein à certaine de nos activités ? Je prendrai l'exemple de l'importation du granit utilisé pour la construction des bordures ou des monuments de nos collectivités. Un jour, il nous faudra bien faire le bilan carbone du transport, depuis la Chine, d'un matériau très dense et très lourd. Les collectivités, en qualité de prescripteurs, et les distributeurs devront prendre en compte, au-delà du prix et de la qualité du produit, l'impact environnemental de leurs opérations. Je signale qu'une espèce de capricorne, nuisible pour l'environnement, sévit aujourd'hui dans certaines communes de Loire-Atlantique et du Loiret où elle s'est introduite, depuis l'Asie, transportée dans les emballages du granit ! Une réflexion sur le bilan carbone catastrophique de l'importation de certains produits s'impose donc, et je vous ferai des propositions à ce sujet – je pense à une taxe carbone – dans le cadre du Grenelle II.