Il faut toutefois être conscient que les plateformes multimodales, comme celle d'Anvers, ont besoin de beaucoup de terrains pour se développer. Les grands ports européens doivent régler le problème du stockage des conteneurs et de la diversification des embranchements ferrés, auquel s'ajoute, depuis l'ouverture à la concurrence du fret européen le 1er avril 2006, la question de l'espace partagé par les divers acteurs du marché.
Notre troisième objectif est d'aider financièrement les projets de fret ferroviaire à grande vitesse – je défends d'ailleurs personnellement un projet européen spécifique : Euro Carex. Nous avons déposé plusieurs amendements qui visent à obtenir une participation publique pour les terminaux. Liège Carex bénéficie déjà d'un tel soutien puisque Didier Reynders, en charge des finances dans le Gouvernement belge, a autorisé, dans le cadre d'un fonds de concours de partenariat public-privé, un financement public à hauteur de 30 millions d'euros, tandis que le Gouvernement néerlandais a affecté 11 millions d'euros au projet de Schiphol. J'espère donc, monsieur le secrétaire d'État, que le Gouvernement sera favorable à nos amendements.
Enfin, nous voulons que la taxe kilométrique sur les poids lourds puisse être utilisée non seulement pour financer de nouveaux projets grâce à l'AFIFT, mais aussi pour entretenir les infrastructures existantes et réparer les dommages du temps.
À l'occasion de l'examen de l'article 10, je souhaite également aborder un certain nombre d'autres points.
Ainsi il me semble que les autoroutes ferroviaires – qui permettent de transporter par le rail, poids lourd, tracteurs et chauffeurs – consomment trop d'énergie pour transporter des masses creuses. L'efficacité du report modal dépend de l'amélioration de la qualité des sillons. L'ARF, l'autorité de régulation ferroviaire, a fait de ce chantier l'un de ses objectifs. Il faut être conscient que sans sillons de bonne qualité, le report modal ne se fera pas – lors de nos auditions, des transporteurs alternatifs, comme Veolia Transport, nous l'ont confirmé. Bettembourg-Lyon en vingt-quatre heures et avec trois chauffeurs : cela ne marchera pas !
Par ailleurs, si nous voulons favoriser le report du mode fluvio-maritime vers le transport ferré, il faudrait que le Gouvernement français prenne une initiative au niveau européen pour faire évoluer la dimension des gros conteneurs intra-européens ou internationaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)