Je voudrais revenir sur une question de fond, celle du désenclavement, une question que l'on ne peut ignorer quand on se demande s'il faut construire des autoroutes ou pas dans notre pays.
Pour ma part, j'avais déposé un amendement – je suis arrivée trop tard pour le défendre, et je vous prie de m'en excuser –, qui prévoyait qu'une autoroute commencée, qui a déjà fait l'objet d'un avis de la Commission nationale du débat public, doit être poursuivie.
Vous parliez tout à l'heure, mon cher collègue, de désenclaver des territoires. L'ex-DATAR, dans un rapport datant déjà de quelques années, disait qu'un territoire mal desservi est un territoire sans avenir.
C'est le cas d'un certain nombre de territoires de notre pays, dont les Hautes-Alpes, par exemple, où il manque aujourd'hui 90 kilomètres pour finir une autoroute commencée il y a plus de vingt ans. Un département qui a été classé par la DATAR comme le plus enclavé de France, le seul qui soit en niveau 4, où l'on est à plus d'une heure et demie d'une gare TGV, d'un aéroport ou d'une autoroute, attend depuis plus de vingt ans 90 kilomètres d'autoroute. Et si le débat idéologique est ici posé, j'y réponds, moi, par des considérations pratiques.