N'y voyez pas malice, monsieur le président. Je voulais lui dire ceci :
Monsieur le Premier ministre, vous avez déclaré ce matin à la radio que la politique du Gouvernement était bonne, pertinente et qu'il n'y avait pas lieu d'en changer. Or, à la récession économique. et à la crise financière, vous vous obstinez à n'apporter qu'une réponse bancaire. C'est insuffisant, dramatiquement insuffisant.
De plus, vous n'hésitez pas, sans abandonner vos a priori idéologiques et sans faire la moindre concession à l'opposition, à réclamer l'unité nationale autour d'une politique contestable et injuste qui frappe les Français dans leur vie quotidienne et au portefeuille.
Soyons honnêtes : la récession économique est bien là. En tout cas, si vous en contestez la réalité par des contorsions sémantiques, les Français, eux, la vivent : le pouvoir d'achat baisse ; la production baisse ; l'investissement public et privé baisse ; l'emploi baisse ; le solde commercial s'effondre. Bref, tous les moteurs internes de notre économie sont éteints.
Cette récession n'est quand même pas née de rien, par génération spontanée.
Vous avez baissé la garde de la France et mené une politique laxiste et récessive – démantèlement consciencieux de la politique de l'emploi, dérégulation érigée en dogme, abaissement des collectivités locales, absence de politique industrielle, refus de la relance du pouvoir d'achat – dont les conséquences s'ajoutent aux effets importés de la crise financière.