Le monde hospitalo-universitaire est doublement pris en otage, à la fois comme universitaire et comme hospitalier. Les propos tenus par notre collègue Debré ne font que traduire le sentiment profond de toute la collectivité des praticiens hospitaliers et universitaires. Pour l'instant, ce sentiment a été masqué par la perspective d'une commission Marescaux qui devrait remettre des conclusions de nature juridique pour transformer complètement, dans la précipitation, au Sénat, la problématique dont nous discutons aujourd'hui. Évidemment, je fais partie de ceux qui pensent que c'est un leurre, et que cela ne se fera pas, pour de nombreuses raisons. Il n'empêche que l'on veut faire passer en force une loi dans laquelle le monde hospitalo-universitaire ne se reconnaît en aucune façon, quelle que soit sa sensibilité politique.
Vous êtes aujourd'hui confrontés au refus de votre politique par la plupart des organisations syndicales médicales libérales. Vous allez vous mettre à dos l'ensemble des professionnels de l'hôpital. On n'en parle pas ici, mais la plupart des organisations représentant les praticiens hospitaliers protestent d'ores et déjà très fortement, allant même jusqu'à prendre des positions, que je ne trouve pas excellentes, mon cher collègue Bernard Debré, s'agissant de la rétention du codage. Nous sommes face à une radicalisation et vous vous mettez maintenant à dos la communauté universitaire !
Ce dont nous parlons est assez technique pour nombre de nos concitoyens – le monde de l'hôpital et de l'université ne fait pas souvent l'objet d'articles dans Voici ou Gala !– et il y a une telle incompréhension dans le monde universitaire que, pour l'instant, la stupéfaction l'emporte sur la colère. Vous pouvez donc continuer, mais nous nous retrouverons dans quelques semaines. Ce texte, dans son ensemble, est en effet une insulte à la communauté hospitalo-universitaire et, s'il est appliqué, cela conduira – et je me demande si ce n'est pas l'objectif recherché – à une véritable démobilisation des praticiens hospitalo-universitaires, ce qui serait évidemment la politique du pire et laisserait libre cours à n'importe quoi !