Monsieur le président, monsieur le ministre des affaires étrangères, à la veille de la présidence française de l'Union européenne, et après la mauvaise nouvelle du « non » irlandais au traité de Lisbonne, il est évidemment indispensable de ne pas céder au découragement. Il faut, au contraire, mettre en perspective les priorités de notre présidence. Les projets défendus par la France et ses partenaires s'inscrivent dans une double logique : celle d'une Europe politique et celle d'une Europe citoyenne.
Une Europe citoyenne parce que nous devons prendre à bras-le-corps la question de l'immigration et de l'intégration. Le pacte européen sur l'immigration et l'asile proposé par Brice Hortefeux à nos partenaires va dans ce sens. Je souscris totalement à ce qu'il nous a dit devant la délégation pour l'Union européenne : « L'Europe ne peut ouvrir ses frontières sans limites et sans règles. » Le rapport de Thierry Mariani devant notre délégation l'a confirmé : à l'heure où des centaines de milliers de régularisations se font dans des pays voisins comme l'Espagne ou l'Italie, elles se répercutent inévitablement sur tous les pays de l'Union. Il faut donc mettre un terme aux régularisations massives.
Mais, à l'heure aussi où notre continent a besoin de travailleurs qualifiés, nous avons le devoir de les attirer et de mieux les accueillir : c'est tout le sens de la « carte bleue » européenne. Voilà des exemples concrets d'une Europe plus citoyenne !
L'Europe citoyenne, c'est aussi nous mobiliser dans la lutte contre le réchauffement climatique. Après le Grenelle de l'environnement, qui a particulièrement intéressé les Français, l'Union européenne doit imaginer des solutions pour consommer moins d'énergie, rejeter moins de CO2, trouver des sources d'énergies plus durables. À nous, Européens, de montrer l'exemple et d'entraîner les autres !
Une Europe plus politique, cela passe aussi par une politique commune de l'énergie, dans la continuité, monsieur Lambert, de la présidence allemande. Il n'y a pas de mal à cela. Le travail européen s'accomplit justement dans la continuité des pays qui nous ont précédés et avant ceux qui nous suivront.