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Intervention de François Sauvadet

Réunion du 18 juin 2008 à 15h00
Présidence française de l'union européenne — Déclaration du gouvernement et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Sauvadet :

Il faut aussi aller plus loin dans le processus d'harmonisation, notamment en matière de fiscalité.

Et nous devrons approfondir l'Europe sociale. Il faut que l'Union européenne soit protectrice, mais aussi qu'elle continue de s'engager pour participer à l'élan de la mondialisation, pour tirer les économies, y compris celles des pays tiers, vers le haut, vers un modèle qui sera partagé avec nous et qui ne sera pas simplement la résultante d'un libre-échange incontrôlé.

Nous devons relever le défi de l'alimentation mondiale, garantir notre indépendance alimentaire. Les craintes formulées par les agriculteurs européens, et notamment en Irlande, sont à la mesure des espérances. Elles doivent être entendues. Nous ne pouvons continuer de fonder notre politique alimentaire et agricole commune sur une vision exclusivement budgétaire, avec des systèmes de quotas et de subventions. Il faut garantir à nos agriculteurs des filières pérennes, les accompagner pour qu'ils se modernisent – et je sais que vous êtes engagé dans cette démarche, monsieur le ministre de l'agriculture –, pour qu'ils puissent faire face aux fluctuations de marchés internationaux trop soumis à la spéculation.

II faut, monsieur le Premier ministre, refonder les objectifs mêmes de la politique agricole commune, qui est la première grande politique de l'Europe, et qui doit répondre à un grand défi, celui de nourrir l'humanité dans un contexte de réchauffement climatique. Et je souhaite qu'on se fixe à nouveau comme objectif que l'Europe soit autosuffisante. Aujourd'hui, elle ne l'est plus.

Sur tous ces sujets – les biocarburants, les enjeux de l'économie alternative, le changement climatique –, les débats ne peuvent plus s'inscrire seulement dans un cadre national.

On l'a vu ici même avec le débat sur les OGM. Les points de vue entre nos pays divergent et se radicalisent, les étapes de négociation et de décision se cumulent et s'entrechoquent, on manque de lisibilité, au détriment de l'efficacité.

Sur ce paquet énergie-climat et la politique énergétique européenne, l'ambition de la présidence française de parvenir cette année à un accord politique doit être atteinte. Il faut effectivement conforter le rôle moteur de l'Union européenne dans les négociations internationales sur le climat, en vue de la conférence de Copenhague de 2009.

Mais des propositions doivent également être faites en matière de sécurité énergétique. Je vous ai écouté avec attention, monsieur le Premier ministre, évoquer le renforcement de nos relations avec des partenaires majeurs, notamment la Russie. On sait en effet que le défi énergétique a aujourd'hui une dimension géostratégique.

Quatrième point, la sécurité et la défense européennes. L'Europe n'est pas aujourd'hui l'acteur global qu'elle devrait être dans le monde. Il faut que la stratégie européenne de sécurité prenne en compte l'élargissement de l'Union intervenu depuis 2003, ainsi que les nouvelles menaces.

Enfin, dans un contexte où les marchés financiers connaissent depuis l'été dernier de fortes turbulences, la France devra donner une forte impulsion, durant sa présidence, pour faire progresser des principes auxquels nous sommes attachés, les principes de transparence et de responsabilité des acteurs financiers, qui doivent être mis au service de la croissance et de l'emploi.

La compétitivité de l'économie européenne et de l'économie française passe aussi par les PME, qui sont pour nous, au Nouveau Centre, comme pour beaucoup de nos collègues, une priorité. Nous sommes loin des objectifs de Lisbonne en matière de recherche et d'innovation. Sur ces sujets, là encore, les réponses sont européennes.

Au Nouveau Centre, nous défendons l'idée d'un Small Business Act pour les PME. Et nous ne pouvons qu'appuyer, avec nos collègues, l'initiative gouvernementale prise en la matière afin d'aboutir à un accord au niveau européen.

Monsieur le Premier ministre, vous l'avez compris, le Nouveau Centre croit en l'avenir de l'Europe. Il sera pleinement engagé auprès du Gouvernement afin que cette présidence française conforte le retour de la France dans l'Europe, ainsi que son rôle d'initiative pour remettre l'Europe dans le coeur des Européens.

Notre époque est celle des grandes ambitions politiques, celle d'une grande ambition pour la France dans l'Europe. Nos concitoyens nous attendent sur ces questions, ils attendent de nous, de vous, de la présidence française, des réponses concrètes à leurs préoccupations quotidiennes, qui leur donnent davantage de certitude dans un monde de plus en plus complexe et mouvant.

Je vous le dis, nous avons confiance dans l'Europe, et nous avons confiance dans la présidence française pour faire vivre cet idéal européen. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre et du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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