À ce stade de nos débats, la situation est assez étonnante. Nous sommes obligés de parler sans voter d'un texte sur lequel la majorité veut nous contraindre à voter sans parler ! (Applaudissements et rires sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Ce moment restera dans les annales. Toutefois, ce n'est pas nous qui avons choisi de débattre de ce sujet alors que nous nous trouvons dans un contexte économique et social très particulier et que, jour après jour, les nouvelles sont de plus en plus inquiétantes. À ce propos, je trouve remarquable l'invention de concepts nouveaux par les responsables de la majorité et du Gouvernement. Cela leur permet de constater les dégâts sans avoir à déposer les armes devant une idéologie qu'ils combattent depuis longtemps. Un mot apparaît ainsi dans la bouche des ministres ou dans celle des commentateurs invités sur les chaînes de télévision. La France, selon eux, devrait subir la crise moins abruptement que ses voisins grâce aux « amortisseurs sociaux ». Il s'agit en réalité de tout ce que la gauche défend depuis des années : la sécurité sociale, les transferts sociaux...