Vous connaissez, mais vous ne l'avez jamais soutenu, alors que nous, nous avons combattu pour le défendre. Le général s'interrogeait alors sur les relations existant au sein des entreprises : « Faudra-t-il donc que nous demeurions dans cet état de malaise ruineux et exaspérant où les hommes qui travaillent ensemble à une même tâche opposent organiquement leurs intérêts et leurs sentiments ? Non ! La solution humaine, française, pratique de cette question qui domine tout n'est ni dans cet abaissement des uns, ni dans cette servitude de tous. Elle est dans l'association digne et féconde de ceux qui mettraient en commun » leur travail et leurs biens, c'est-à-dire leur capital. Tel est le projet de société qu'il avait alors défini. C'est en partant de cette réflexion que nous avons, les uns et les autres, mené le combat.
Je tiens à remercier le Président de la République qui, s'inscrivant dans cette logique, prend des positions courageuses qui nous permettent de faire progresser ensemble ce projet de société. J'ai souvenir que, avec Jacques Chaban-Delmas, nous avons aussi défendu ici même la « nouvelle société » qui se retrouvait dans ce combat.
Ces propos sont d'une actualité brûlante et d'une grande modernité pour améliorer encore le dialogue social et construire la société de demain. Certes, les dispositifs participatifs se sont considérablement étoffés depuis l'ordonnance du 7 janvier 1959. Mais il reste beaucoup à faire pour que, au sein de l'entreprise, les rapports de confiance se substituent aux rapports de contrainte. Nous voulons faire en sorte que cette confiance restaurée à travers ces dispositions permette de mieux construire le destin de l'entreprise. Je vous remercie, monsieur Bertrand, de commencer à mettre ce projet en oeuvre de manière énergique et consensuelle. Je vous remercie des consultations, du travail en commun qui a été réalisé autour d'un texte qui marque une grande avancée.