Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Guy Teissier

Réunion du 22 septembre 2008 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier, président de la commission de la défense nationale et des forces armées :

…, la conduite simultanée d'actions de reconstruction concrètes et d'opérations militaires de sécurisation dans le but de montrer que la force est bien là pour aider la population, l'intégration de la police et de l'armée afghanes dans les opérations, en évitant absolument de les utiliser comme des supplétifs.

On nous dit qu'il faudrait élargir la coalition. Mais si c'est pour avoir plus d'alliés avec des restrictions d'emploi toujours plus nombreuses, comme c'est déjà trop souvent le cas, quel serait l'intérêt opérationnel ?

J'entends par ailleurs que certains de nos collègues souhaiteraient que l'on fixe une date de fin de mission : cela aurait-il un sens ? Peut être sur le plan politique pour des initiés – et encore ! –, mais sûrement pas sur le plan militaire.

Mes chers collègues, la nécessité de maintenir notre présence en Afghanistan ne fait pas de doute, mais il faut en tirer toutes les conséquences pour nos forces armées. Monsieur le Premier ministre, la dispersion des forces françaises dans le monde a probablement atteint ses limites. Une réflexion sur une hiérarchisation de nos priorités apparaît désormais nécessaire, et c'est pourquoi je souhaiterais qu'un débat public soit engagé dans cet hémicycle sur cette question.

En outre, l'équipement de nos forces est essentiel. À partir du moment où nos forces sont engagées, il est de notre responsabilité d'élus de veiller à ce que leur soit assuré un maximum de sécurité dans l'accomplissement de leur mission : drones, moyens de renseignement humain, hélicoptères de soutien aux forces au sol, munitions, moyens de communication… Je me réjouis que le Gouvernement ait décidé de faire siennes ces recommandations exprimées à mon retour d'Afghanistan avec les parlementaires qui m'accompagnaient.

Enfin, nous ne pourrons sans doute pas nous priver prochainement d'un examen attentif de la question du format de l'armée de terre, principale force contributrice aux OPEX.

Bien sûr, la stratégie de l'OTAN doit être réexaminée régulièrement en fonction de ses résultats, mais c'est moins dans sa dimension militaire que dans sa dimension politique que nous devons le faire, dans le sens d'un dialogue entre toutes les composantes de la société afghane.

La stabilisation de l'Afghanistan et l'assèchement des ressources financières des Talibans, qui conditionnent le retrait de nos forces, passent par le développement économique. Il faut donc s'interroger sur les moyens d'éradiquer le trafic de la drogue. Cela sera extrêmement difficile, quand on sait qu'il représente 40 % du PNB.

Quelle que soit notre décision, nous ne pouvons pas oublier que nos soldats risquent leur vie en Afghanistan. C'est ce sens du devoir et du sacrifice…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion